Mon monde à moi est à la fois petit et immense, flou et bourré de détails...
Petit parce que je vois la coccinelle sur la branche, la larme cachée au coin de l’œil, la première feuille de l'automne, la beauté des flocons de neige, la brindille dans le bec de l'oiseau qui construit son nid, la peine cachée derrière un sourire charmeur, la timidité d'un grand éclat de rire...
Immense parce que je ne suis qu'un grain de sable dans le désert, une goutte d'eau dans l'océan, et que cette certitude me rend fébrile parfois, parce que je sais que je ne peux pas réparer le monde...
Mon monde à moi, ce sont des images, mais aussi des parfums, des notes de musique, des couleurs à travers la grisaille, l'espoir d'un arc-en-ciel dans le gris du ciel, le parfum des fraises des marchés de Pologne, la rougeur de l'horizon des soirs d'été, le chant d'un oiseau au loin, le ronronnement de mon chat, Gershwin et son piano, l'odeur des confitures que faisait ma grand-mère...je n'en mangeais que rarement, mais je pouvais rester des heures en cuisine à respirer les effluves des fruits fondants au coin du feu.
Je voue une passion au fait maison, au sur-mesure, au travail d'artisan, à la patience du geste de l'artiste...
Mon monde à moi naît quand le temps se suspend, quand, entre deux battements de cœur, je remarque un détail au bord du chemin.
Je laisse les autoroutes aux gens pressés, je préfère choisir les sentiers de campagne, les chemins à peine effleurés des sous-bois...
La route est plus longue, mais qui serait pressé devant tant de merveilles?
Le monde est tellement incroyable quand on prend le temps de le regarder...
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