Nous avons la malchance d'habiter dans une ville où aucun Juge des Affaires Familiales n'a été nommé pendant deux ans... Si, si, ça existe, en France, au XXIème siècle.
C'est vrai, quoi, vous volez une bicyclette, vous aurez droit à un juge, mais si vous êtes un môme en galère, il n'y a plus personne... Là où il y a urgence, les délais s'étalent sur des mois...
Faute de Juge à plein temps, ce sont des Juges "intérimaires" qui remplissaient la fonction de Juge des Familles. Appelez cela de la malchance, mais l'audience qui devait avoir lieu normalement au mois de mai, soit cinq mois (affreusement longs pour les filles comme pour nous) après que notre demande fut enregistrée, cette fichue audience que l'on attendait tant, n'a pas eu lieu...
Pourquoi? Oh, tout simplement parce que nous avions déposé une double requête : devant le Juge des Enfants et le Juge des Familles. Pas de bol, le Juge des Enfants étant celui qui devait présider l'audience de mai, et un Juge ne pouvant remplir ces deux fonctions à la fois pour la même affaire, notre audience a tout simplement été rayée et reportée au mois de septembre.
Rage, dégoût, dépit, tristesse, impuissance, ce que nous avons ressenti à ce moment là ne se décrit pas, ça se vit.
Le pire, c'était de dire aux minettes que malgré leurs constantes demandes, nous ne pouvions les garder auprès de nous et qu'elles devaient rester une semaine sur deux chez leur "mère"...allez donc expliquer ça à des petites filles...
Nous voilà donc repartis jusqu'au mois de septembre...
La "mère", elle, ne perdait pas de temps : fausse déclaration à la CAF indiquant que nous refusions de remplir notre devoir de garde alternée et qu'elle assumait seule l'éducation des petites...ce qui nous a valu de rembourser toutes les prestations sociales versées sur les trois mois précédent sa déclaration.
Ah oui, tiens, la CAF, autre machine qui mériterait un bon dépoussiérage... Sur simple déclaration de la "mère" des filles, les modalités des prestations sociales furent modifiées... Sans présentation de justificatif, sans convocation afin de vérifier ses dires.
Nous avons donc pris rendez-vous et avons montré le jugement datant de la séparation où il était clairement indiqué de quelle façon le Papa et la "mère" percevaient les différentes prestations sociales. Grand moment de solitude de la conseillère que nous avons rencontré. "Euh, je ne comprends pas, effectivement, il y a eu une erreur, les versements n'auraient pas dû être effectués sur le compte de la mère et vous n'auriez pas dû rembourser ce montant". "Nous allons faire une enquête".
L'enquête a bien été effectuée, deux ans après, nous n'avons pas de nouvelles. Restent les mots de l'enquêteur pour nous consoler "Mais, sur le jugement, la mère est sensée couvrir la moitié des frais d'éducation liés aux filles, par contre, d'après les pièces dont je dispose, c'est vous qui prenez tout à votre charge, c'est vous qui vous occupez de tout, alors elle, dans tout ça, elle fait quoi?"... Au moins, ce monsieur avait effectué son travail correctement, même s'il semblait aussi dépassé que nous par les évènements.
Entre temps, les filles continuaient à vivre un cauchemar : cris, coups, mauvais traitement, reproches et coups parce que la plus grande avait grandi et que ses vêtements ne lui allaient plus, reproches parce qu'elles mangeaient trop et elles lui coûtaient trop cher, reproches, reproches, reproches....
Dîtes, vous faîtes quoi, vous, quand une petite fille vient s'asseoir sur vos genoux en disant qu'elle veut parler au Juge et lui dire qu'elle ne veut plus retourner chez sa mère et qu'elle en a assez parce que les semaines où elle est là-bas, les enfants à l'école se moquent d'elle et la traitent d'épouvantail?
La plus petite, elle, avait une autre méthode : celle de l'huître...elle s'enfermait dans sa coquille et rien ne "la touchait".
Septembre...tenir jusqu'en septembre...
Bonjour et bon courage !
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