J'aimais la chanson de Gainsbourg qui disait "Fuir le bonheur de peur qu'il se sauve". Ce n'est que bien plus tard pourtant que j'ai vraiment saisi de quoi il s'agissait.
Le monde est divisé en trois camps : ceux qui ont le bonheur à portée de main mais qui le fuient obstinément, de peur de le perdre, ceux qui poursuivent tout aussi obstinément un bonheur imaginaire en passant la plupart du temps à côté des chances que leur offre la vie, et enfin ceux, les moins nombreux peut-être, qui n'ont pas peur.
Ces rares téméraires qui risquent tout parce que quelque part, au fond de leur cœur ils savent, ils sentent, que sans risque, on ne gagne rien, que sans investissement, il n'y a pas de gain, et qu'enfin il est plus facile de vivre avec les souvenirs des échecs de ce qu'on a tenté qu'avec les fantômes tenaces de ce qui aurait pu être si seulement on avait osé...
Pas facile tous les jours d'escalader la falaise, au risque de se fracasser sur les rochers, et puis, qui vous encourage lorsque vous mettez votre vie sans dessus dessous? (Remarquez au passage que cela permet également de faire le tri dans les soit-disant amis, ce qui n'est pas négligeable) .
Pourtant, si le bonheur a un prix, c'est bien celui-là, la vie m'a donné raison, même si la route est longue et sinueuse.
Rien n'est plus lourd que des illusions, des espoirs vains, c'est le lest qui vous retiendra au sol, si fermement que vous finirez par en étouffer...
Coupez la corde, même si vous vous blessez un peu au passage, au final, les cicatrices raconteront votre histoire, l'envol en vaut la peine.
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