lundi 17 juin 2013

Coup de froid...

La scène se passe il y a quelques années, à un moment où la garde des filles était encore alternée.

Un jour d'hiver, un jour de froid mordant, j'étais à la maison, c'était un vendredi après-midi, les filles devaient passer le weekend chez leur mère cette semaine là étant donné que c'était la fin de sa semaine de garde.

Il devait être à peu près dix-sept heures quarante lorsque la sonnette de la porte se fit entendre.

Au moment où j'ai ouvert la porte, j'ai perdu la parole pendant un instant : la plus grande des Pépettes, qui n'avait pas encore huit ans à l'époque était là, droite comme un piquet, les yeux rivés au sol, sa voix était à peine audible quand elle me dit qu'elle était venue chercher des baskets.

Je ne compris pas tout de suite ce qu'elle voulait, tant je fus choquée par le tableau devant moi : les filles avaient une mine triste, des vêtements qui n'étaient pas adaptés à la saison, les cheveux en bataille, à tout cela, nous étions "habitués", faute de l'accepter, me direz-vous, mais lorsque je compris pourquoi les yeux de la Minette ne quittaient pas le sol, mon coeur s'arrêta tout net!

Nous avions acheté en début de saison, des bottes fourrées aux filles, la grande était d'ailleurs toute fière avec ses bottes d'indienne, comme elle disait : des bottes en daim beige, avec des franges.

Ayant vu qu'elles n'avaient que de vieilles baskets lorsqu'elles étaient chez leur mère, nous les avions laissées mettre leurs bottes pour qu'elles aient chaud lorsque ce n'était pas notre semaine de garde.

Peine perdue : comme les pulls qui ne revenaient jamais (les filles portaient des tee-shirts en plein hiver), les bottes finirent au placard car elles ne plaisaient pas à leur mère!

Bah oui, normal, c'est pas grave que les filles aient froid, ça, c'est vraiment accessoire...

Du coup, nous avions récupéré (avec bien du mal) les fameuses bottes, et les filles étaient condamnées aux baskets lorsqu'elles n'étaient pas chez nous.

Et puis un jour, nous ne savons comment, les filles ont hérité de bottes déjà bien usées, mais bon...des bottes quoi!

C'est justement ces bottes que Minette fixait maintenant, sauf qu'elles étaient maintenant recollées avec du Scotch et sur l'une d'elles, le dessus avait carrément disparu, laissant apparaître les chaussettes de la Puce.

J'appris plus tard que c'était la maîtresse qui, ne sachant que faire devant une telle situation, avait rafistolé les bottes en les entourant de ruban adhésif, pour éviter que la petite se casse la figure.

Je vous laisse imaginer la honte que la pauvre Pépette a enduré en paradant dans cet état tout l'après-midi!

Après un moment de stupeur, j'ai fini par dire à la mère que plutôt que des baskets, c'était dommage de ne pas utiliser les bottes qui attendaient dans l'armoire...

Toute personne sensée aurait pris les bottes. "Sensée".

On oublie, le "sensée", je n'en croyais pas mes oreilles :

" Je ne veux pas de vos bottes, je suis sûre qu'elles prennent l'eau! "

Trop, c'est trop, je veux bien admettre que nos bottes ne lui plaisaient pas, tous les goûts sont dans la nature, mais devant autant de bêtise et de mauvaise foi, vous faîtes quoi, vous?

Je conclus en faisant remarquer qu'effectivement, contre l'étanchéité des bottes au Scotch, dur de rivaliser...

L'effet brouette, vous vous souvenez?  ( voir ici )


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