mardi 22 octobre 2013

Vieille charogne!

Il y a des jours, comme ça, où on regrette de s'être levée, où on se dit vivement ce soir avec l'illusion qu'on arrivera encore à trouver le sommeil.

Ce jour-là, je l'ai vécu il y a peu de temps.

Ce jour-là, j'ai pris en pleine face et comme une grande gifle à laquelle on ne s'attend pas parce qu'on n'a pas fait de bêtise, le fait que je ne suis plus bonne à rien.

Je m'explique : 

Nous avions rendez-vous, notre premier rendez-vous, pour l'adoption.

Comme tout premier rendez-vous, on s'y rend le cœur battant, plein d'appréhension, on essaie de se dire que ça va bien se passer, tout en évitant de se faire trop d'idées afin de ne pas être déçus si ça tourne mal...on joue à l'équilibriste quoi.

Surprise, les interlocutrices sont sympathiques, le rendez-vous se passe bien, jusqu'à une petite phrase à l'arrière goût de ciguë...

" Vous avez l'air motivés, mais je crains fort que votre âge soit un sérieux obstacle à l'adoption, du moins en ce qui concerne la France. "

BOOM!

Je suis une vieille peau.

Alors de là à dire que de la vieille peau à la vieille charogne il n'y a qu'un pas, je vais pencher du mauvais côté et dire tout haut ce que je pense depuis un sacré bout de temps tout bas déjà.

Adopter, c'est un peu passer un permis d'enfant.

On vous jauge, vous écoute, vous passe au tamis, on examine vos restes, parce qu'en général, on n'arrive pas par hasard à la décision d'adopter : cela passe par une grossesse qui se termine mal, voire plusieurs, comme dans mon (dans notre cas, les papas aussi morflent dans ces moments là, faut pas croire, les mamans n'ont pas le monopole) .

Bref, on regarde à la loupe ce qui reste de vous après le tsunami, après Attila, après Hiroshima et tout ce que la Terre a connu de pire, et finalement, on vous dit ou non si vous pouvez adopter.

Je me demande juste...

Elles ont été passées au crible aussi, les mères des petites victimes qui font la une des journaux ces temps-ci?

Certaines avaient de bons congélateurs, d'autres de bons poings, les dernières un compagnon fidèle qui s'est chargé du sale boulot pendant que mesdames pleuraient sur commande devant les journalistes en clamant qu'elles vivaient un calvaire...

Ça leur est venu à l'idée de simplement abandonner leur bambin à une personne "peut-être trop vieille" qui en prendrait soin comme de la prunelle de ses yeux?

Ah ça, on les voit les marches silencieuses, les gens qui marchent avec leurs bougies, comme si ça allait ranimer les pauvres anges qui n'avaient rien demandé.

On en voit d'autres aussi (qui sait, certains défilent peut-être pour l'un et l'autre, même si ça me fait froid dans le dos), mettre la France en sang pour interdire aux gays de se marier, pire, d'avoir des enfants, bah oui, quoi, ils leur feront je ne sais quoi de bien pire que tous ces gentils couples d'allumés qui tuent leurs mômes de sang froid.

Elle est où, l'autre blondasse peroxydée qui défilait en appelant à coup de mégaphone qu'il fallait réviser les lois, que c'était honteux?

La justice, elle existe, c'est même elle qui m'a jeté à la gueule que j'avais quarante-deux ans et que je n'étais plus bonne à rien...

Effectivement, toutes ces "mères exemplaires" qui font la une des journaux sont beaucoup plus jeunes, c'est un fait, mais elles l'ont eu où, elles, leur "permis de materner"?

dimanche 20 octobre 2013

Faux semblants.

Avant de recevoir, il faut savoir donner.

La nature, plus intelligente que nous, le démontre chaque année : si vous voulez une récolte, il faut d'abord semer, être patient, prendre soin des jeunes pousses, puis enfin, vous pourrez admirer le fruit de votre labeur avant de le savourer.

Curieusement, ce que le commun des mortels comprend dans son jardin, il est incapable de l'appliquer dans les relations humaines.

Au lieu de semer, on attend un dû.

Au lieu de donner, on tend la main.

Si vous n'apprenez rien à votre enfant, il ne sera rien de plus qu'un petit animal sauvage.

Tout le monde n'a pas la chance d'être entouré par des proches chaleureux, par une famille unie, il est alors plus difficile de redistribuer ce qu'on ne reçoit pas au quotidien.

La gentillesse, ce n'est pas une maladie honteuse, c'est une denrée rare, précieuse.

Elle a cependant la particularité de s'accroître à mesure qu'on la distribue autour de soi.

Elle se mérite aussi.

Avant de la réclamer, il vous faut apprendre à l'offrir, à l'apprendre aux malchanceux qui ne la connaissent pas.

Attention toutefois à toujours semer avec votre cœur  pas pour recevoir des quelconques "honneurs", pour briller en société.

La vraie gentillesse est discrète, elle s'offre sans papier cadeau étincelant, elle est cachée dans un mouchoir qu'on offre à celui qui pleure, dans une caresse à celui qui perd courage, dans un café réconfortant, dans un effort pour redonner le sourire à une âme en peine.

Elle se fout des "ma chérie", des grand gestes en public pour mieux se moquer des infortunes des voisins.

Ceux qui clament haut et fort être vos amis ne sont pas forcément sincères, et inversement, ceux qui se font discrets vous étonneront parfois de la force avec laquelle ils s'investiront dans votre bonheur.

Aux sales amis, je préfère les gens bons.

Le jeu de mot était facile, mais la phrase reste juste, et tant mieux si ça vous reste en tête.

Comment s'y retrouver alors, me demanderez-vous?

En regardant tout simplement autour de vous : les personnes de valeur sont celles qui ne se fieront pas aux apparences mais à ce que vous cachez dans le fond de votre cœur.

lundi 14 octobre 2013

Bouée divine...

C'était un jour comme un autre, un jour qui n'avait rien de particulier, un samedi vers onze heures, une matinée insouciante dans ma vie de petite fille.

Je me souviens parfaitement de ce moment-là, j'étais au premier étage, dans ma chambre, mes poupées assises sagement attendaient que je leur prépare le repas avec ma dînette, il faut croire qu'à l'époque, j'aimais déjà faire la cuisine.

Je ne prêtais qu'une oreille distraite à la musique qui sortait du poste de radio que ma maman écoutait dans la pièce à côté.

J'étais à des lieues de m'imaginer que j'allais recevoir un cadeau inattendu par ondes interposées.

A l'époque - d'ailleurs, je crois que l'émission existe toujours, même si elle a dû être dépoussiérée depuis - la radio diffusait "Stop ou encore".

J'aimais la musique, comme on aime un amour de vacances, beaucoup, mais à court terme chaque morceau était remplacé par un autre, bien que, pour mon âge, j'avais déjà des goûts bien définis et ils n'allaient pas dans le sens des chansons pour enfants...

J'étais donc là, au milieu de ma chambre, lorsque je fus clouée sur place par les premiers accords d'une chanson.

Je ne sais pas pourquoi, mais l'idée qui m'est venue à l'esprit quand je l'ai entendue fut qu'elle avait été écrite spécialement pour moi, que quelque part, quelqu'un avait soigneusement choisi chaque note, chaque parole juste pour moi.

Pourtant, j'avoue que du haut de mes cinq ans, j'étais loin de comprendre les subtilités de la langue, les nuances des couplets, mais c'était "MA" chanson, ça, j'en était sûre!

Je n'imaginais pas, à l'époque, combien ces quelques notes auraient d'importance à chaque fois que je trébucherais, je n'imaginais pas quelle douceur ce serait de l'écouter lorsque mon cœur serait blessé, lorsque dans ma vie rien n'irait, lorsque les nuits seraient trop longues et les journées difficiles.

Cette chanson-là, ce cadeau, c'est ma bouée, je refuse d'imaginer un instant que c'est un simple hasard qui l'a mise sur mon chemin ce samedi matin de printemps...

C'est un hymne, c'est une main tendue, c'est tout sauf de la musique, c'est mon canot de sauvetage lorsque le Titanic commence à sombrer.

Cette chanson, c'est "Tu verras", promesse du petit taureau toulousain à la gamine que j'étais, à la femme que je suis.

Je l'écoute en boucle en ce moment, c'est sans doute pour cela que j'ai du mal à donner des nouvelles du navire.

Il parait que la quille est touchée, c'est ce que dit mon médecin, mais "tu verras, tu verras, tout recommencera, tu verras, tu verras"...alors j'attends de voir.

dimanche 22 septembre 2013

Un pion dans un jeu de quilles.

J'ai parfois du mal à exprimer ce que je ressens sur des sujets qui me touchent, et parfois encore plus de mal à m'exprimer sur des sujets qui touchent des personnes qui me sont proches.

J'ai la "chance" d'avoir un boulot.

Pendant que d'autres cherchent du travail (ou au moins font semblant), je me lève le matin, avec la précisions des automates, je prends le bus, dernier rempart entre mon chez-moi et le champs de foire et je pousse la porte d'une entreprise cotée en bourse (du moins je crois, la bourse et moi, ça fait deux, vu les fonds dont je dispose) .

Le fait est que chaque matin, ou midi, selon qu'on a décidé que je travaillais le matin ou le soir, je ne me sens pas "chanceuse".

Oui, j'avoue qu'au début, j'étais bien contente chaque matin, de faire quelque chose qui - me semblait-il - faisait avancer le schmilblick... 

Oui, mais ça, c'était avant...

Avant quoi, je ne saurais pas vraiment le dire, avant un certain malaise, l'intuition sournoise et persistante que quoi qu'on fasse, mes collègues et moi, nous sommes sur une planche savonneuse, comme les candidats des Intervilles de mon enfance, anonymes moutons voués à finir à l'eau dans le but de faire grimper l'audimat.

Je dois me faire à l'idée que je ne suis qu'un numéro : numéro de poste, numéro de dossier que je traite, numéro de sécurité sociale, numéro de dossier chez le RH, peut-être futur numéro de dossier chez Pôle Emploi.

Je me souviens d'un temps, pas si lointain, où le respect était encore présent dans les entreprises, où le nom des personnes comptait encore, où on connaissait la réelle valeur d'un savoir-faire, d'une personne qui était impliquée dans son travail...

Aujourd'hui, nous ne sommes plus que des pièces d'une machine, remplaçables et recyclables à souhait.

A cette différence près que si une machine tombe en panne, parce que la pièce n'a pas été entretenue, parce qu'on n'aura pas respecté les consignes d'utilisation, on demande des comptes à la personne qui était sensée veiller sur l'entretien.

A l'heure actuelle, si la machine fonctionne mal, on accuse les pièces, on force les rouages, c'est tellement plus simple de jeter un bout de métal qui vous a bien rendu service et de le remplacer par un autre tout neuf que d'entretenir et de faire durer celui qui vous a permis d'avoir un bon rendement pendant quelques années.

Nous ne sommes rien d'autres que des pièces de rechange, le plus drôle, c'est que dans une machine classique, il ne vous viendrait pas à l'esprit de mettre un rouage à la place d'un interrupteur par exemple : pour des boulons et des vis, on a au moins le respect de les garder à la place pour laquelle ils sont faits, là où ils pourront au moins exprimer le meilleur d'eux-mêmes.

Pour des personnes de chair et d'os, du broyable, du consommable, des gens avec des bras, des jambes, une tête, une âme, un cœur  on prend moins d'égard, on vous déplace au gré des "impératifs" ou de votre sale gueule, ou de l'humeur du moment, ou des ragnagnas du responsable (mâle ou femelle, les ragnagnas ça existe) et on vous mets à une place qui ne vous convient pas, parce que comme tout le monde, vous n'êtes rien de plus, rien de moins, qu'un pion dans un jeu de quilles...

Je refuse d'emblée qu'on me mate, en m'inventant des échecs...

J'y laisserai sans doute quelques plumes, mais j'apprendrai à redéployer mes ailes.

dimanche 15 septembre 2013

Viens!

Sors-moi de cet été étouffant et trop long!

Je veux des ocres et des pourpres au réveil, à ma fenêtre, des forêts pailletées d'or, des nuits plus longue auprès de celui que mon cœur a choisi.

Offre aux rues des parures de vermeil et d'ambre, des arbres somptueux pour attendre l'hiver et sa magie.

Déverse sur moi ta pluie, lave mes tourments, que le vent emporte mes soucis.

Viens, je t'attends, avec l'impatience des enfants les jours de fête!

Je n'en peux plus de la chaleur, des jours trop longs, des nuits trop courtes, de la course, donne moi du répit, offre moi ta patience, celle qui couvre de rouille la verdure crue des feuilles d'été.

Je rêve de confidences à voix basse au coin du feu, du chocolat chaud en rentrant de promenade, de l'odeur des sous-bois après la pluie, je veux du plaisir, un festival de couleurs aussi chaudes que mon cœur quand je pense à Lui...

On dit que l'amour renaît au printemps, le mien ne meurt jamais, mais c'est dans l'écrin de l'automne que je me plais à le contempler.

La lune, timide, se pare du voile de tes nuages lorsqu'après une rude journée je m'enroule dans la nuit, près de lui, paisible, pendant que tu t'appliques à décorer mon quotidien de mille feux.

Alors viens, mon cher automne, ami d'enfance, fidèle au rendez-vous, viens rendre ma vie plus jolie, ma ville plus riche de tes couleurs, tu m'as tant manqué...



vendredi 6 septembre 2013

"L'usurpateuse", ou lettre à un mur.

Tu me pointes souvent du doigt, accusatrice, je suis la cause de tous tes maux, la méchante du conte de fées, aussi je me permets une légère mise au point afin de rendre ta réflexion plus limpide, voire même ta vie plus facile.

Je n'ai jamais voulu te "voler" "tes" filles...

On ne vole pas des êtres humains, "tes" filles ne sont pas des potiches dont tu peux disposer quand bon te semble et que tu peux remiser au placard lorsque tu es lasse de faire joujou.

"Tes" filles méritent du respect, de la patience, de l'amour à la pelle, mais pas des menaces, des cris et de la manipulation.

L'amour, c'est comme le respect, c'est fragile, précieux, et avant tout, ça se mérite.

Que fais-tu, dis moi, à part piétiner leur enfance?

Qu'as tu donc à leur offrir à part des reproches et de la culpabilité?

Crois-tu qu'elles n'ont pas déjà assez souffert que tu les vires de ta vie, comme ces salauds qui abandonnent leur chien sur les autoroutes au départ des vacances?

Réfléchis bien à mon rôle dans ce que je viens d'énumérer... Tu ne me trouves pas, n'est-ce pas?

Ne serait-ce pas tout simplement parce que je ne suis en rien responsable de tes échecs?

La vie t'a offert deux trésors, deux merveilles à aimer et à chérir, et toi, qu'en as-tu fait?

Etre mère, ce n'est pas guêter le facteur qui amène les allocs et arracher les cadeaux de fête des mère des mains de "tes" filles, c'est se lever la nuit quand elles sont malades ou qu'elles font un cauchemar, c'est être là pour elles quand elles ont besoin d'une oreille attentive.

C'est aussi partager les rires, sêcher les larmes, c'est rassurer, soigner, c'est guider, encourager, tenir une petite main pour affronter les coups durs de la vie, principalement ceux que tu leur offre sans compter.

Etre mère, c'est apprendre tout sauf ce que tu leur fait subir jour après jour, mois après mois, année après année...

Je ne te vole pas "tes" filles, tu te charges assez bien de les chasser toute seule, je me contente de ramasser tes "jouets" cassés, oui, tes jouets, parce qu'en tes actes, je ne vois qu'un joueur d'échec maladroit qui sacrifie ses pions dans l'espoir de...ah oui, tiens, dans l'espoir de quoi?

Une mère, puisque tu clames à qui veut l'entendre que tu en es une, ça n'espère qu'une chose : le bonheur de ses enfants. 

Et toi? Tu cherches quoi?

Que germe-t'il donc dans ton esprit malade pour que tu portes à l'autel de la haine envers le monde entier ce que tu es sensée avoir de plus précieux?

Dis toi bien une chose, le temps joue aussi aux échecs, mais il est bien meilleur joueur que toi.

J'ai perdu il y a longtemps l'espoir de te voir comprendre un jour le mal que tu fais à celles que tu appelles "tes" filles.

Un jour, elles seront assez fortes pour faire le ménage dans leur vie et chasser les nuages qui empêchent le soleil d'y briller.

Ce jour-là, je ne ferai pas de fête, je ne suis pas de la même glaise que toi, je serai simplement soulagée, parce que je saurai que si elles sont assez fortes pour claquer la porte au nez de leur plus grand démon, elles pourront tout affronter dans la vie.

C'est ça, tu vois, une mère, c'est faire passer ses enfants avant soi-même, c'est leur offrir des ailes pour voler, et des racines assez solides pour tenir debout contre vents et marées.

Je ne suis pas responsable de tes échecs, personne ne l'est à part toi.

Il est bien triste de ne pas faire la différence entre une mère et une maman.

N'importe qui peut être mère, c'est juste une histoire de biologie, mais pour ce qui est d'être une maman, ma pauvre, tu perds ton temps.

Contrairement à toi qui veux toujours jouer le premier rôle, ma seule colère est le résultat de ma frustration de ne pouvoir mettre "tes" filles à l'abri de tes manigances.

Ta couardise me donne la nausée, tu aboies de loin et me menaces, mais tu me crains, je le sais.

Il serait facile pour moi de te mettre en pièces, mais je ne suis pas toi.

J'ai l'arme la plus terrible qui soit : le temps.

Il est impitoyable et sans répit, un jour tu apprendras ta leçon de la pire manière qui soit.

Bien sûr, tu ne seras pas coupable mais martyre, on connait la chanson, ne t'inquiète pas.

Je te laisse la haine, la rancœur, la bassesse, la petitesse, elles te vont si bien, je me contenterai de ce que tu n'as pas voulu : "tes" filles et le Papa fantastique qui veille sur elles.

Bien amicalement,

La "maman".

mercredi 28 août 2013

Attention fragile!

Avez-vous déjà reçu un objet en verre précieux?

Une petite chose brillante et fragile qu'on pose dans le creux de votre main, timidement, en espérant que vous en prendrez soin.

Sans doute, oui, quel que soit le cadeau qu'on vous a fait.

Je suis prête à parier que vous en avez pris un soin extrême de cette petite offrande.

Vous l'avez peut-être mise dans un écrin, dans une vitrine, à l'abri du chat espiègle, des petites mains des enfants, à l'abri des coups de vent, des chocs.

Le fait est que ce serait dommage de casser quelque chose d'aussi beau, d'aussi précieux.

Pourtant, le verre, le cristal, ça se remplace...on ne peut pas le recoller une fois brisé, certes, mais je vous assure, ça se remplace.

Ce qui m'interpelle, c'est que nous avons tous le même réflexe lorsque nous sommes en présence d'un vulgaire objet fragile.

Mais qu'en est-il des choses impalpables?

Qu'en est-il de l'irremplaçable, de ce qui n'a pas de prix?

Le soin est-il le même lorsqu'on vous confie des sentiments, de la confiance?

Mettrez-vous le coeur qui s'offre à vous dans un joli écrin garni de satin douillet? 

Garderez-vous les sentiments qu'on vous offre avec la même attention, la même douceur que vous accorderiez à un vase de cristal acheté au magasin du coin?

Je ne sais pas. J'ai sans doute moi aussi blessé par inattention, parce que je ne mesurais pas à leur juste valeur des gestes bienveillants qui m'étaient adressés.

Cependant, chaque jour, je fais un petit pas dans la même direction, j'essaie de ne pas faire aux autres ce que je ne voudrais pas qu'on me fasse.

C'est tout simple et peut être naïf, pas toujours facile (oui, quelque chose peut être simple sans nécessairement être facile, il faudra qu'on en parle un jour), mais j'essaie.

L'important, c'est d'apprendre de ses erreur, de ne pas blesser ceux qui nous aiment, et au contraire de ne plus se soucier de ceux qui ne jouent pas fair-play.

A trop perdre de temps avec les personnes qui prennent sans compter, on finit pas disparaître comme une peau de chagrin.

Reprenez le temps, l'attention que vous accordez aux gens sans valeur, d'autres, fidèles et justes, méritent le meilleur de vous.

Le bonheur ne vaut que s'il est partagé...avec les bonnes personnes, apprenez le tri sélectif, votre vie sera plus belle, plus respirable, vous pourrez alors donner sans compter aux personnes qui le méritent.

Et si vous n'êtes entouré(e) actuellement que de vautours, eh bien jouez à l'épouvantail, il faut faire place nette avant de vous faire de vrais amis, voire de trouver la personne qui partagera votre vie...

Les gens biens, ça se mérite, et ça vaut bien un petit effort de votre part.

dimanche 25 août 2013

Le temps des cerises.

Je réfléchissais hier soir à ce qui fait qu'une relation est solide ou pas, ce qui fait qu'on sait avec certitude qu'on a fait le bon choix.

M'est venu à l'esprit un panier rempli de fruit.

Lorsque vous voulez savourer le goût du fruit dans toute sa profondeur, vous délecter de toutes les saveurs cachées sous la douce peau d'une pêche, ou vous rafraîchir en croquant dans une pomme bien juteuse, il vous faut d'abord vous plier aux lois de la nature...

Il y a des choses dans la vie, contre lesquelles on ne peut lutter.

La nature, comme la vie, impose la patience.

S'il existe une vertu magique, c'est bien celle-là.

Abandonnez-vous à elle, vous ouvrirez toutes les portes, pressez-vous et vous n'obtiendrez rien des trésors de la vie.

On peut être pressé de croquer un fruit, une jolie cerise bien rouge et joufflue, mais si on n'attend pas le bon moment, son goût sera amer, il vous brûlera les papilles et vous n'oserez plus y regoûter avant longtemps...

En amour, c'est la même chose : la soif de sentiments peut être si forte qu'on voudra cueillir les fruits prometteurs trop tôt, alors qu'ils ne sont encore qu'un ébauche de ce qu'on aurait pu avoir au creux de la main en attendant encore un peu.

Il en faut, des saisons, de la patience, de l'attention, avant d'obtenir enfin ce que l'on cherche dans le verger de la vie.

Tant d'arbres, tant de fruits différents, et pourtant celui qu'on cherche ne ressemble à aucun autre.

Lorsque vous le trouvez, vous avez l'impression qu'une main invisible l'a façonné avec amour rien que pour vous, rien que pour apaiser votre faim et votre soif.

Son goût ne ressemble à aucun autre, et là encore, c'est la patience qui vous permet de vous délecter de votre trésor...

Ne vous pressez pas, lorsque vous vous promenez dans le verger, prenez tout votre temps, réfléchissez, écoutez votre voix intérieure et recherchez ce dont vous avez besoin, ce qui apaisera votre faim, plutôt que le premier fruit venu.

Et souvenez-vous que parfois, à la pomme trop brillante et accessible, il est plus doux de céder à la modeste griotte, cachée parmi les feuilles...

jeudi 22 août 2013

Le Magicien d'Ose...

Au milieu de la tempête, je me sentais aussi peureuse que le lion sans courage, je tremblais à l'idée de ne jamais trouver ce qui manquait à ma vie.

Je sentais bien que quelque chose faisait défaut, que j'étais amputée de ce qui fait qu'on franchit toutes les barrières, qu'on arrache tous les bonheurs de la vie, mais je ne savais pas ce que je cherchais, je me contentais de culpabiliser en pensant que j'étais seule la responsable, que j'étais trop pleutre pour affronter le monde.

J'aurais pu tout aussi bien me sentir comme l'épouvantail sans cervelle, je me sentais vide de sens, je ne sentais plus le sang couler dans mes veines, je n'étais qu'un tas de foin sans neurones, incapable de voir que ce que je cherchais partout était caché juste sous l'herbe sèche  sous les apparences, afin de repousser les oiseaux et leurs chants pleins de gaieté.

Ma vie n'avais aucun sens, pas plus que celle de l'homme de fer blanc sans cœur qui bat sous sa carapace de métal.

Certes, j'étais à l'abri, du moins je le croyais, mais que vaut une vie sans battements de cœur, dans le froid de la ferraille?


Je n'avais pas de petit Toto quand je t'ai rencontré, pas plus que des chaussures rouges, mais un chat noir, compagnon de route sur le chemin de briques jaunes qui menait à toi.

J'en ai croisé, des singes ailés, effrayants de vacarme, semant le chaos autour d'eux, j'ai croisé des sorcières, aussi, la laideur de leurs sentiments se déversant sur leurs traits...

Mille fois j'aurais pu rebrousser chemin, faire demi tour et retourner dans ma petite existence vaine, mais j'ai préféré continuer ma route vers toi, mon Magicien d'Ose.

Ma vie a trouvé ses couleurs lorsque je t'ai rencontré, toi, le Magicien caché au-delà du monde.

Tu as pris ma main et tu m'as appris que ce que je cherchais vainement, je l'avais en moi, du courage pour vaincre les épreuves de la vie, un cœur pour aimer, un esprit pour rêver...

Tu m'as ouvert les portes de ton monde, du monde que je cherchais sans le trouver.

Elles sont bien loin les sorcières, vaincus sont les singes volants, ne reste que nos sentiments, et la route de briques jaunes, ouverte à ceux qui savent la voir...

Ce n'est jamais facile de quitter l'ancien monde pour découvrir la Magie, mais le voyage au pays du Magicien d'Ose vaut toutes les audaces, je le sais maintenant.

Ma main dans la tienne, je marche maintenant apaisée, dans ton pays enchanté, la tête relevée, le cœur battant, vivante pour toutes mes années de sommeil dans le monde noir et blanc déjà presque oublié...


mercredi 21 août 2013

Vous me reconnaissez?

Je me donne parfois un peu trop facilement...

J'ai l'air un peu timide, je l'admets, mais quand on me caresse dans le sens du poil, je me laisse faire, je baisse la garde et je m'offre sans compter.

Violée, je l'ai déjà été, de nombreuses fois, souvent par des personnes que je pensais connaître.

Cent fois on se promet de rester sur ses gardes, mais voilà, la naïveté, l'innocence, font qu'on m'accorde parfois à la légère.

Je suis le cadeau qu'on donne timidement après les grosses blessures, lorsqu'on se dit qu'on ne se fera plus avoir, celui qu'on donne sans limite à ceux qui le méritent.

Oui, mais qui me mérite, qui mérite ce cadeau si précieux que je suis?

Les beaux parleurs savent m'arracher, les timides me gagnent patiemment, les premiers me piétinent à la première occasion, les seconds me chérissent comme le plus précieux des trésors.

Je suis l'objet de toutes les convoitises, les manipulateurs me regardent en salivant, sachant le pouvoir que je confère.

Aux grandes gueules pourtant, je préfère le charme douillet d'un cœur pur et discret.

Vous me croiserez souvent, dans votre vie, peut-être me reconnaîtrez-vous, peut-être prendrez-vous soin de moi?

Peut-être me déposera-t'on au creux de vos mains, comme une pierre précieuse que l'on devine, avant qu'elle ne soit taillée et resplendissante.

Prenez soin de moi comme on prend soin d'une jeune pousse, occupez-vous de moi, délicatement, patiemment, sans attendre rien d'autre en retour que ma beauté lorsque vous récolterez le fruit de votre travail.

Prenez soin de moi comme vous voudriez que l'on prenne soin de votre bien le plus précieux, parce que c'est ce que je suis...

Rappelez-vous qu'une fois brisée, personne n'a encore trouvé la colle qui saurait me réparer... je porterai encore le nom de Confiance, mais je n'en serai plus qu'une ombre...


dimanche 18 août 2013

Big Bang!

Au commencement, il y eut la lune...

Une lune triste et grise, perdue au milieu des étoiles, infime poussière dans un univers sans fin où elle ne trouvait pas sa place.

Ce qu'elles brillaient les étoiles, accrochées au voile de la nuit, paillettes gracieuses devant lesquelles notre lune baissait les yeux.

Dans l'obscurité, difficile de trouver son chemin, de se faire une petite place...

Elle se doutait bien qu'elle avait quelque chose à accomplir, une mission importante à remplir, mais laquelle?

Pas dupe, elle savait parfaitement qu'elle n'était pas faite de la même matière que les comètes, ni étoiles qu'elle croisait.

Mais que faisait-elle donc là, perdue au milieu de nulle part?

Elle erra longtemps, sans but, sans raison de vivre, avant de trouver sa voie.

Sa vie, elle la trouva enfin en croisant la terre.

Si d'autres préféraient briller en solitaire, grand bien leur fasse, mais ce n'était pas son destin à elle, modeste satellite.

Elle ne brillerait pas dans l'ombre de la terre par dépit, mais par choix, parce que c'était sa place.

Une place de choix dans l'univers tout entier, une vie attachée à la terre, régie par les lois de la gravitation.

Seule la terre connaît la face cachée de la lune, tous ses cratères et ses mystères, les secrets enfouis dans ses mers, pas de secrets, un lien invisible pour les non initiés les lie à jamais.

La vraie liberté, c'est de refuser les rôles pré-écrits, de choisir son histoire, son destin.

La liberté, c'est souvent de choisir la place qui fera de nous ce que nous sommes vraiment, au lieu de vouloir à tout prix être comme les autres.

Plutôt que d'être la plante qui s'étiole à s’enivrer d'une liberté illusoire, laissez moi grandir guidée par mon tuteur.

J'étais un petit quartier de lune, poussière invisible sur la voûte stellaire, je deviens la lune, plaine et claire, satellite indispensable des nuits de mon Univers.

Je ne serai pour le monde qu'une face blanche dans l'obscurité, sans doute me trouvera-t'on fade parmi les étoiles, mais je préfère briller aux yeux du Monde que j'ai choisi, gardien des secrets de ma face cachée.

jeudi 15 août 2013

Au croisement...

La vie n'est pas un long fleuve tranquille, ça, Etienne Chatiliez nous avait bien prévenu, mais le reste?..

La vie, c'est un chemin, un peu tortueux, parce que les autoroutes, ça va un moment, mais c'est aussi très ennuyeux.

Et puis, soyons logiques, sur une voie rapide, on ne verrait pas la vie passer.

Nous sommes donc embarqués, dans des véhicules plus ou moins confortables, avec ou sans GPS (je crois que je préfère sans, j'aime les surprises) et en ayant juste une information de base : on connaît le point de départ, et on sait où on va.

La destination, elle est la même pour tout le monde.

Ce qui nous différencie, ce qui fait de nous une personne exceptionnelle ou au contraire un compagnon de route pénible avec qui personne n'aime voyager, c'est notre façon de voir la route.

Le regard que nous posons sur le chemin...

Essayez donc de faire un petit trajet avec quelqu'un qui râle tout le temps, parce qu'il fait trop chaud, trop froid, parce que la voiture n'est pas assez confortable, parce qu'il/elle n'a pas la place souhaitée, etc...

Vous n'aurez plus qu'une envie, prendre la fuite!

Une chose est sûre, on n'a pas tous des véhicules de luxe, parfois les sièges sont peu confortables et la route est accidentée, vous y trouvez des dos d'âne, mais il faut bien rouler, aller de l'avant.

Je préfère de loin la personne qui vous fera découvrir le paysage à travers un regard nouveau, qui vous parlera des lieux déjà visités, qui rendra le voyage moins pénible, à celle qui passera son temps à se plaindre et accessoirement gâchera des moments qui auraient pu être délicieux.

La vie est bien un voyage, il ne tient qu'à vous de le rendre agréable, ou au contraire de vous plaindre toute votre vie...

En choisissant la seconde option, vous manquerez l'essentiel parce que vous ne verrez rien des paysages magnifiques que vous croiserez, des gens que vous rencontrerez, trop occupé à vous soucier de votre petite personne, à vous plaindre parce que la voiture de celui qui vous double est plus belle, plus rapide, parce qu'il ne fait pas beau...

Quand vous serez au croisement, choisissez bien votre route, celle des sourires et de l'ouverture d'esprit, celle des beaux jours avec option "chasse-nuages" en prime, vous verrez comme le voyage est agréable.

Et pour ceux qui choisissent l'autre route, eh bien tant pis, c'est leur choix, pas le mien!


mardi 13 août 2013

Message personnel.

Ce matin, alors que j'écoutais de la musique dans le bus en me disant que décidément, le chemin était bien trop court et que j'aurais bien fait quelques kilomètres de plus, une idée m'est venue...

Oh, au départ, je pense que ce n'était pas une mauvaise idée, bien au contraire, mais il faut dire que j'ai une façon assez "particulière" d'appréhender la vie dans son ensemble, et les relations humaines en particulier.

Au départ, le concept était simple...

L'idée étant qu'à l'heure actuelle, rares sont les personnes qui n'ont pas les SMS en illimité, j'ai pensé que ce serait sympathique d'envoyer une fois par jour, à un numéro saisi au hasard, quelque chose de sympathique.

Un petit message comme " Passez une bonne journée " ou une autre banalité de ce genre. Enfin, quand je dis banalité...

J'ai tout simplement pensé qu'en cette époque de froideur généralisée où les relations humaines sont ce qu'elles sont, un peu de chaleur ne ferait pas de mal... Bah pire, dans certains cas, c'est peut-être tout ce qu'une personne peut espérer.

Certes, un petit SMS, ce n'est pas grand chose, mais ça a le mérite d'être anonyme, j'ai donc pensé que les personnes timides pourraient suivre le mouvement et que bientôt, chacun aurait droit à son petit message du matin.

Bref, j'étais assez contente, jusqu'à ce qu'une de mes collègues ne me fasse descendre rapidement de mon petit nuage : " tu ne penses pas que ce serait flippant? "

Cette petite phrase eut l'effet d'un grand verre de menthe glaciale un jour de grosse chaleur : ça réveille!

Ah, tiens, ça, je n'y avais pas pensé : pour moi, il s'agissait simplement d'un petit message d'encouragement, pas d'une traque forcenée...et pourtant, quand j'y pense, la gentillesse est souvent mal interprétée : la personne qui vous laisse prendre un article dans un magasin n'est pas une idiote, c'est simplement qu'elle a du savoir vivre, la serveuse qui vient prendre votre commande n'essaie pas de vous draguer, elle est simplement polie et souriante parce que c'est sa façon d'être, le monsieur qui vous ouvre une porte n'a pas forcément de mauvaises intentions, il est simplement poli...

Bref, la gentillesse n'est pas une tare, bien au contraire, il existe des personnes dénuées de tout égoïsme qui vous sourient sincèrement, qui sont serviables, gentils, mais cela ne fait pas d'eux des êtres faibles ou imbéciles, juste des personnes de qualité.

Alors que faire dans ce monde idiot où derrière chaque action on voit le mal caché dans l'ombre, prêt à fondre sur nous?

Je n'ai pas de réponse, mais je me dis que je préfère encore passer pour la gredine du village que d'avoir le cœur sec et l'âme vide des créatures à l’ego surdimensionné que l'on croise tous les jours.

Alors qui sait, peut-être que mon idée fera des émules, et peut-être que vous recevrez un SMS mystérieux avec quelques mots sympathiques...c'est tout le mal que je vous souhaite.

dimanche 11 août 2013

La machine à délaver...et les couleurs résistantes.

Je veux une vie en couleurs!

Des couleurs solides, résistantes, des peintures de guerre qui ne palissent pas sous la pression de la machine à délaver.

Je laisse le noir aux corbeaux élégants, aux nuits d'hiver et à mon chat, point d'exclamation de mes éclats de rire!

Je veux le rouge ardent des coquelicots, tâches de rousseur sur le visage impassible des champs de blé!

Le rose vif des joues des enfants les jours de batailles de boules de neige, le carmin d'un cœur qui bat...

Ma vie ne ressemble pas à un vieux film triste, c'est un cartoon coloré et fou, comme ces balles de caoutchouc qui rebondissent sans fin.

L'herbe fraîchement coupée, la menthe à l'eau de mon enfance, autant de verts, tendres et frais...

L'odeur poivrée des lupins, le rouge du soleil couchant, tant de couleurs sur ma palette, je refuse délibérément le noir convenable et si facile, je me révolte contre la mode du passe-partout.

Pourquoi donc devrais-je me contenter du monochrome?

Je veux le bleu de l'espoir, le myosotis timide, les vagues de l'océan, 

Le rouge qui monte aux joues lorsqu'on est ému, même le rire jaune, tout, pourvu que ce ne soit pas le désespoir tout noir!

Le noir des au-revoir, je ne l'aime pas, il ne me sert qu'à mettre en valeur ses sœurs les couleurs : il est le cadre sombre des tableaux de Van Gogh, pour mieux souligner le miel des tournesols.

Tant pis si je ne rentre pas dans le moule, si je ne suis pas classe et discrète, je ne ressemblerai pas aux filles des revues de mode, ni aux visages tristes des inconnus croisés dans une foule uniforme.

Je resterai moi, et en ces temps de morosité mondialisée, c'est déjà pas si mal après tout, non?

Et vos couleurs à vous? Vous n'avez pas envie de les laisser vivre au grand jour?

mercredi 7 août 2013

Les grenouilles se suivent, mais ne se ressemblent pas...

Je me souviens, petite, d'une cassette que mon Papa m'avait ramenée d'un déplacement.

C'était une cassette bien spéciale, les fables de La Fontaine récitées jouées par Louis de Funès.

J'adorais "Fufu", je devais avoir sept ou huit ans à l'époque, et je ne ratais jamais ses films à la télévision, mais des fables?

J'étais bien loin de m'imaginer le trésor que j'avais entre les mains, je crois d'ailleurs que je ne l'ai réalisé que le jour où mon magnétophone (oui, je fais partie des dinosaures qui ont connu cet engin) a malencontreusement "grignoté" une partie de la bande magnétique.

Je me souviens surtout de son interprétation de la " Grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le boeuf " .

Au début, j'avais presque de la pitié pour la pauvre grenouille, je ne comprenais sans doute pas toutes les finesses du texte, mais avec le temps, j'ai creusé, cherché ce que "pécore" voulait dire, j'ai écouté et réécouté...

Des années après, je me suis surprise, cet après-midi à rechercher le fameux texte si bien mis en scène par le génie du grand Louis.

Je me suis délectée de ce moment plein de saveur, je la voyais presque, la grenouille imbécile qui veut tellement être ce qu'elle n'est pas, la grenouille qui s'enfle et se gonfle d'orgueil à l'idée d'être aussi grosse, voire plus imposante encore que son cousin le ruminant, qu'elle en oublie toute logique et finit par éclater!

Un petit "pouf" et puis le néant... au lieu d'un petit batracien qui aurait pu vivre une petite vie paisible entouré des siens dans sa mare.

De toutes les tares humaines, l'envie est certainement une des pires.

Elle vous pousse à la destruction, faute d'atteindre les objectifs que vous vous fixez.

Au lieu de faire de votre mieux pour rendre la vie belle aux autres et à vous même, vous n'avez plus qu'une idée en tête : bouffer l'espace vital de l'autre, prendre sa place, le réduire à néant dans une course effrénée.

Rien ne vous arrête, aucun obstacle, aucune règle, le fair play? On s'en fout, on le met dans sa poche, et on met son mouchoir par dessus, bien caché, comme les scrupules et l'étique.

Au final, on finit estropié, enlaidi par l'ambition démesurée de la grenouille qui voulait...vous connaissez la suite.

Au triste destin du batracien de la fable, je préfère, de loin, celui de l'humble Kermit, petite grenouille qui elle aussi a baigné mon enfance.

Et au bruit sourd de l'orgueil qui éclate, je préfère le bonheur tout simple du petit Kermit semeur de sourires...

lundi 5 août 2013

Perpetuum mobile.

Je ne connais plus le froid de janvier : tu es l'écharpe douce et chaude qui s'enroule à mon cou. Tu es le feu de l'âtre qui réchauffe mon cœur la soupe fumante qui me nourrit de son réconfort.

Février et sa fête des amoureux...inutile pour moi, je la vis chaque jour, et plutôt qu'amoureuse éphémère, je me préfère aimante et fidèle. De ce mois je ne garderai que les paysages enneigés, aussi paisibles que ma vie à tes côtés.

Mars et ses promesses de printemps, la sève qui gronde dans mes veines quand ton regard s'accroche au mien. La nature qui s'éveille, ma nature que tu révèles.

Avril et son soleil timide, les premières fleurs au jardin, promesse de l'été qui revient, le cycle sans fin, boucle parfaite, comme l'alliance qui orne ma main.

Puis le calendrier annonce mai, qui m'offre quelques rides de plus, tu sais, ces pattes d'oies que tu aimes tant... C'est en mai qu'elles viennent, comme ces oiseaux migrateurs qui se posent en été.

Juin et ses nuits trop courtes, les feux de la St Jean ne seront jamais aussi brûlants que nos désirs croisés. Le vent chaud qui me décoiffe et tes yeux couleur d'horizon.

Juillet et ses défilés, trois couleurs sur un drapeau, bleu je veux, la pureté du blanc et le rouge passionné...

Notre ville en août, désertée par les vacanciers, petit nid témoin de nos rêves annoncés. Le ciel étoilé nous appartient, la lune éclaire notre route.

A l'été je préfère le mois de septembre, sa fraîcheur reposante ses couleurs d'ocre et de vermeille, les fruits mûrs à croquer et tes bras pour me bercer.

Te souviens-tu mon Amour de ce mois d'octobre où nos chemins se sont croisés? La pluie tombait ce jour là, plus douce que ce soir, faisant frissonner l'eau près de laquelle nous nous sommes promenés.

Novembre nous a cueillis par surprise cette année là, balayant tout sur son passage, nos certitudes et nos doutes, le gel les a emportés, avec les jolies feuilles d'automne.

Enfin vient décembre, ses lumières taquines, ses lampions colorés, les arbres sous la neige, attendant l'heure du réveil...
Mon cadeau de Noël sans cesse renouvelé, puis nos rêves entremêlés d'une année à venir, de délices à goûter...


dimanche 4 août 2013

Juste avant...


Je réfléchissais à ces instants où l'on sait, au fond de soi que quelque chose est sur le point de se passer, où l'intuition vous serre la gorge et où tout est possible, le pire comme le meilleur.

Au fond, la vie est faite d'une alternance de moments spéciaux coincés entre des "juste-avant".

Juste avant un heureux événement  quel qu'il soit, et qui va changer votre vie : le stress des futurs mariés "juste avant"...

Le "juste avant" si spécial du premier rendez-vous, moment tant attendu, mais qui vous ôte le sommeil, sans pitié, qui vous taraude de mille questions.

Le "juste avant" l'accident, ce moment si parfait où l'on se croît maître du monde, invincible et qu'on ne sait pas encore qu'au détour d'un chemin la fin du film vous guette.

Le "juste avant" le grand plongeon, à la piscine, quand vous êtes un gamin et que toute la classe vous regarde, celui qui vous fait avancer, le cœur au bord des lèvres, alors que vous donneriez tout pour être ailleurs.

Le "juste avant" le verdict, celui qui précède le moment où le médecin vous annonce les résultats de vos analyses.

Je pourrais en énumérer des lignes et des lignes, des instants vécus, que j'ai vécu, que vous avez vécu, des "juste avant" tellement différents, et à la fois universels.

Des histoires si personnelles et qui pourtant ont toutes un point en commun : le moment d'insouciance, de délicieuse insouciance qui précède le drame, ou au contraire, le moment de doute, d'effroi, qui précède un grand soulagement.

Nous sommes tous si différents, nos vies ne se ressemblent en rien, mais tous nous vivons pour des raisons variées ce petit moment bien à nous, qu'on ne partage que très rarement et qui nous rend plus vulnérable, plus humain, qui met notre âme et notre cœur à nu.

L'instant où tout va se décider, le coup de poker qui fait que la donne a été clémente ou qu'on perd tous nos jetons.

On ne décide pas de ces instants, encore moins de leur issue, mais ce que j'ai appris, c'est que l'important, c'est de vivre "juste avant"...

vendredi 2 août 2013

Ah si on m'avait dit!

J'en ai lu, ou plutôt vu, des articles, sur la quarantaine!

Pas la quarantaine vétérinaire qui vous place dans un circuit spécial hors de la vie en attendant qu'on décide si vous êtes bon à jeter ou pas...quoique... 

La quarantaine, décrite à coups de rides, de premiers signes des bouffées de chaleur annonçant la fin du monde, celle où on vous montre des fesses de petite jeunette en première page en vous menaçant "ayez peur, très peur, bientôt, votre popotin va tomber"... 

D'ailleurs, puisqu'on parle des chefs-d’œuvres en péril, on vous rebat les oreilles avec des liftings, des sérums anti vieillissement.  

Pour les plus courageuses, il y a les piqûres de Botox, pour les autres, les soutien-gorges miracle qui vont vous empêcher de vous prendre les pieds dans vos seins quand ceux-ci décideront de vivre leur vie sans vous!

Ah ça, on vous le décrit votre futur état de décrépitude avancée.

A force, vous en arriveriez presque à regarder les publicités pour les contrats vous offrant des obsèques de rêves tellement vous pensez arriver au bout du rouleau...

La réalité?

La quarantaine, c'est une clé en or.

Elle ouvre les portes de la sagesse (oui, vu comme ça, c'est bien pompeux) .

Pas la sagesse au sens commun du terme, non, la vraie, celle qu'on apprend au fil de la vie.

Celle qui fait qu'on est plus réaliste, qu'on sait sur quoi miser, qu'on connaît la différence entre le toc et le précieux, entre le futile et l'indispensable.

La sagesse qui fait qu'un matin, vous vous réveillez, le jour où les bougies commencent à coûter plus cher que le gâteau, et où vous décidez que ce n'est pas grave.

Si on m'avait dit que ça ressemblait à ça d'avoir quarante ans, au lieu de me faire croire que c'était la fin des rêves, j'en aurais bâti des cathédrales  j'en aurais affronté des dragons, au lieu de me faire du souci en me disant que la foutue date de péremption arrivait!

La quarantaine n'est pas une fin, c'est le début de toutes les audaces, ce qui nous faisait peur devient le vent qui souffle dans nos voiles.

Une invitation au voyage, la fameuse clé d'or, l'aiguille de la boussole, la bouffée d'oxygène indispensable à une vie trop pleine de retenue...




mardi 30 juillet 2013

Un point c'est tout!


A mes amis chers, apostrophes fidèles...



J'aurais pu naître virgule, élancée et espiègle, petit intermède entre deux mots, sieste 
polissonne entre deux tirades, histoire de reprendre des forces.

Ou me parer d'un point en couvre-chef, histoire de me donner des airs, mais le point-virgule est trop indécis pour moi, j'aime mieux les signes bien tranchés.

J'aurais pu choisir d'être deux points, être le mystérieux annonceur des grandes déclarations, celui qui ouvre la bouche des beaux parleurs, qui laisse s'exprimer les cœurs aussi...

Ah, j'aurais pu en clore  des débats, en devenant point... Si petit, et pourtant, si important, celui qui ferme la marche en ne tolérant aucune riposte. La porte close à tout mot superflu.

Multipliez le par trois, et vous entrerez au pays des sous-entendus qui font mal, des non-dits des grands-timides. Mais cela ne me ressemble pas, du moins pas trop...

J'aurais aimé être un point d'interrogation, du moins un instant, pour créer des devinettes, faire naître la curiosité du monde dans la bouche des enfants, mais j'aurais tôt quitté mon rôle avant de devenir le symbole des questions qui tournent dans la tête sans qu'on ait de réponse, un pourquoi lancé en vain face aux injustices du monde.

Le point d'exclamation aurait pu me séduire, avec ses étonnements, ses acclamations, ses surprises, ses cris de joies...mais que dire devant les ordres de guerre, les cris de douleur, la peine qui nous brise le cœur  Ce rôle là, je le laisse à plus solide que moi.

Les guillemets ne me plaisent guère, si futiles qu'ils ne répètent jamais que les paroles des autres, sans jamais dire ce qu'ils ont sur le cœur.

Une parenthèse? Pourquoi pas, mais alors inattendue et joyeuse, un peu de douceur dans un monde de brutes, un arc-en-ciel dans un ciel d'orage, jamais cynique, à dire des mots acides que l'on a oublié en début de phrase.

J'aurais pu caracoler en début de phrase, hautaine et fière, majuscule snobinarde des hautes sphères, qui regarde d'un air pincé ses petites cousines minuscules. Aurait-elle oublié qu'à la phrase suivante elle sera remplacée et aussi vite oubliée?

Non, décidément, tout cela ne me tente pas.

Moi, ce que je rêve d'être, c'est un trait d'union.

Un petit trait, à peine visible, mais un pont entre deux mots, une main tendue, un lien invisible entre deux mondes, deux existences.

Un trait d'union, baguette magique littéraire, étincelle du clavier, là ou tout commence, surtout les belles histoires...