dimanche 30 juin 2013

Eux, moches et méchants...

J'arrive encore, malgré ma quarantaine entamée, à m'émerveiller chaque jour.

Pas toujours dans le bon sens, je l'admets, mais puisque j'ai déjà parlé des belles choses qui m'entourent, je me suis dit que ce serait bien de rétablir l'équilibre et d'exprimer mon émerveillement au sujet de la méchanceté et de la connerie que je croise au quotidien.

Le monde des services clients n'est pas simple : d'un côté, on vous fixe des objectifs (qualité, quantité, commerce, et j'en passe) et de l'autre, vous devez satisfaire le client... 

Je suis consciente, car je suis également - forcément - cliente de nombreux services, que mes interlocuteurs ne peuvent pas forcément résoudre mes problèmes aussi vite que je le voudrais, ou tout simplement que ce n'est pas possible pour diverses raisons.

Jusqu'à ce que je commence à bosser dans un centre d'appels, j'imaginais, naïve que je suis, que tout le monde était comme moi!

Le réveil fut brutal! Vous n'imaginez pas à quel point certaines personnes sont méchantes. 

Oui, "méchantes", gratuitement, simplement parce que le téléphone ou le clavier, ça désinhibe, ça vous donne une impression de pouvoir absolu, un droit suprême sur les pauvres cloches mal payées que nous sommes.

Quand nous refusons un service à un client, ce n'est pas pour l'embêter, c'est simplement parce que ce n'est pas possible.

Savez-vous combien nous entendons, lisons des insultes dans une journée, dans un mois, une année?

Je doute fort que ces forts en gueule aient autant de courage pour dire en face à leur boucher qui leur a pourtant vendu de la semelle ce qu'ils en pensent vraiment...

C'est tellement plus facile lorsque vous êtes à des kilomètres, lorsque vous parlez à une personne sans visage, de la mettre plus bas que terre, surtout quand vous savez que par contrat, il lui est interdit de vous répondre...

Sans visage, peut-être, mais pas sans cœur.

Vous parlez peut-être à quelqu'un qui vit des moments difficile mais qui, malgré tout vous répond et fait de son mieux avec le sourire.

Vous parlez peut-être à quelqu'un qui fait son métier le plus consciencieusement possible parce que l'épée de Damoclès de la délocalisation est pendue au dessus de sa tête et que sa paie est la seule du foyer...

Et pourtant, ça ne vous empêche pas de nous souhaiter d'aller nous pendre ou de nous jeter par la fenêtre (on a de la chance dans mon service : on est au rez-de-chaussée) .

La méchanceté n'arrange rien, elle rend simplement notre travail plus pénible...et accessoirement votre vie plus moche.

Parce que lorsqu'on raccroche le téléphone, lorsqu'on termine une conversation pénible avec un client, on a droit à un petit mot de soutien des collègues, à la chaleur d'un sourire compatissant.

Mais vous, dans votre délire minable et votre désir de faire mal, il vous reste quoi, quand vous raccrochez? 

La fierté d'avoir été un lâche?

2 commentaires:

  1. tellement vrai...
    heureusement que l'humour nous sauve, mais il ne fait pas tout, et à la longue, la méchanceté mine, en particulier c'est vrai lorsque l'on vit des moments difficiles.
    Pauvres petites personnes que celles qui "s'essuient" sur nous, et vive les collègues qui nous font rire !

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  2. "veuillez prouver que vous n'êtes pas un robot" qui s'affiche avant la validation de mon commentaire, ça me rappelle quelque chose tiens !
    "dites chaussette" mdr

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