mercredi 17 juillet 2013

" Blasophobe "

Oui, je sais, ça n'existe pas, mais ça devrait!

On accepte bien des mots idiots parce qu'ils sont "à la mode" dans le dictionnaire, alors pourquoi pas inventer un mot qui traduirait ce que je ressens face à l'attitude blasée à outrance de certains individus?

Hier soir, je n'ai pas publié d'article.

Je ne vous ai pas oublié, je ne me suis pas oubliée non plus, c'est juste que j'ai soufflé un peu en allant au cinéma en famille.

C'est justement cette petite sortie qui me fait écrire aujourd'hui : l'attitude blasée d'un jeune ado assis derrière moi m'a tout simplement fait me demander si j'étais comme ça à son âge, si tous les autres gamins étaient comme ça.

La réponse est non, et tant mieux!

Le spécimen en question n'est pas arrivé seul dans la salle, il était accompagné d'un copain, mais visiblement, c'est lui qui menait la danse.

Le second était un peu inquiet en arrivant car la séance avait commencé.

Les publicités étaient passées, et c'était maintenant les bandes annonces qui défilaient.

Quand je vais au cinéma (bien trop rarement à mon goût, mais je suis une gourmande) je savoure chaque instant, et c'était visiblement le cas du fameux copain qui était désolé d'avoir manqué une partie des films annonces.

" De toute façon, on n'est pas en retard, c'est de la mer... : les pubs c'est de la mer... et les extraits c'est des dessins animés de mer... pour les gosses ! "

Je me tais (" on paie les imbéciles par le silence " disait ma grand-mère) mais je me dis quand même qu'accessoirement, notre gueulard est venu voir un "dessin animé de mer... pour les gosses " aussi!

Pas futé, le môme, mais blasé : dernier smartphone à la mode, fringues de marque, coupe de cheveux dernier cri, grande gueule, mais rien d'intéressant si on gratte un peu le vernis...

L'expérience m'a appris (le boulot aussi) que souvent, les gamins qui vivaient en rois étaient couverts de luxe de la tête au pieds par des parents souvent aux revenus modestes.

Je peux comprendre qu'on veuille offrir à ses enfants ce qu'il y a de meilleur, mais ce qui est absolument indispensable, c'est de leur apprendre que cela ne tombe pas du ciel, que le Père Noël ne passe pas tous les jours et que ce qu'on leur offre vient du fruit de notre travail.

Je déteste les moments où j'ai l'impression de "donner des leçons", je n'ai pas de formule miracle, encore moins la prétention d'être un modèle, mais c'est au moins une erreur que je me refuse de commettre. 

Pas d'enfant roi, pas de dictature : du respect, du mérite.

Je ne veux pas que les filles (ni les petits que nous accueillerons) grandissent en pensant que tout leur est dû, et que rien ne se mérite.

Pas de blasés chez nous, et qui sait, peut-être qu'un jour "blasophobe" sera ajouté au dictionnaire si nous sommes plus nombreux à refuser de suivre le courant?

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