dimanche 30 juin 2013

Eux, moches et méchants...

J'arrive encore, malgré ma quarantaine entamée, à m'émerveiller chaque jour.

Pas toujours dans le bon sens, je l'admets, mais puisque j'ai déjà parlé des belles choses qui m'entourent, je me suis dit que ce serait bien de rétablir l'équilibre et d'exprimer mon émerveillement au sujet de la méchanceté et de la connerie que je croise au quotidien.

Le monde des services clients n'est pas simple : d'un côté, on vous fixe des objectifs (qualité, quantité, commerce, et j'en passe) et de l'autre, vous devez satisfaire le client... 

Je suis consciente, car je suis également - forcément - cliente de nombreux services, que mes interlocuteurs ne peuvent pas forcément résoudre mes problèmes aussi vite que je le voudrais, ou tout simplement que ce n'est pas possible pour diverses raisons.

Jusqu'à ce que je commence à bosser dans un centre d'appels, j'imaginais, naïve que je suis, que tout le monde était comme moi!

Le réveil fut brutal! Vous n'imaginez pas à quel point certaines personnes sont méchantes. 

Oui, "méchantes", gratuitement, simplement parce que le téléphone ou le clavier, ça désinhibe, ça vous donne une impression de pouvoir absolu, un droit suprême sur les pauvres cloches mal payées que nous sommes.

Quand nous refusons un service à un client, ce n'est pas pour l'embêter, c'est simplement parce que ce n'est pas possible.

Savez-vous combien nous entendons, lisons des insultes dans une journée, dans un mois, une année?

Je doute fort que ces forts en gueule aient autant de courage pour dire en face à leur boucher qui leur a pourtant vendu de la semelle ce qu'ils en pensent vraiment...

C'est tellement plus facile lorsque vous êtes à des kilomètres, lorsque vous parlez à une personne sans visage, de la mettre plus bas que terre, surtout quand vous savez que par contrat, il lui est interdit de vous répondre...

Sans visage, peut-être, mais pas sans cœur.

Vous parlez peut-être à quelqu'un qui vit des moments difficile mais qui, malgré tout vous répond et fait de son mieux avec le sourire.

Vous parlez peut-être à quelqu'un qui fait son métier le plus consciencieusement possible parce que l'épée de Damoclès de la délocalisation est pendue au dessus de sa tête et que sa paie est la seule du foyer...

Et pourtant, ça ne vous empêche pas de nous souhaiter d'aller nous pendre ou de nous jeter par la fenêtre (on a de la chance dans mon service : on est au rez-de-chaussée) .

La méchanceté n'arrange rien, elle rend simplement notre travail plus pénible...et accessoirement votre vie plus moche.

Parce que lorsqu'on raccroche le téléphone, lorsqu'on termine une conversation pénible avec un client, on a droit à un petit mot de soutien des collègues, à la chaleur d'un sourire compatissant.

Mais vous, dans votre délire minable et votre désir de faire mal, il vous reste quoi, quand vous raccrochez? 

La fierté d'avoir été un lâche?

vendredi 28 juin 2013

Elle attendait la neige...



Il y a toujours de la neige avant les fêtes de fin d’années en Pologne...toujours...mais pas cette année-là. 

Cet hiver-là, la neige s'est fait capricieuse. Elle n'est pas venue nous rendre visite avant le deux janvier. 


C'est une date que je n'oublierai pas. 


Il y a des jours que l'on oublie jamais.


C'est le jour que Tutu, ma petite Tutu, a choisi pour me dire au-revoir. Tutu, c’était un petit bout de chien, c’était ma Pétunia  Tutu pour les intimes.


Elle avait débarqué dans ma vie presque quinze ans avant, pile le jour de mon anniversaire. Et, bien que née au mois de mai, elle adorait la neige.


Cette année là, la neige est venu tard...

Alors Tutu l'a attendue, et puis, du seuil de la porte, elle a regardé les flocons et elle a décidé qu'il était temps de prendre la route.

J’étais près d'elle quand elle s'est endormie, toute douce.

La neige a fondu le lendemain.

Depuis, la neige est revenue, et à chaque fois, j'ai un pincement au cœur

C'est un peu comme si de la-haut elle m'envoyait des flocons pour me dire qu'il est temps de reprendre le cours de ma vie. 


Alors je m’exécute, ce texte est pour toi, Tutu...où que tu sois.


Et si je n'étais pas celle qu'on croit?

Rencontrez-moi et vous penserez sans doute avoir à faire avec un bulldozer, une machine bien réglée que rien n'arrête...

J'en ai vécu des choses, drôles ou pas, j'ai eu mal, je suis tombée, je me suis relevée, j'ai à nouveau trébuché et connu la froideur des mauvais jours, mais je me suis encore relevée.


Comment? J'avoue ne pas trop savoir, même maintenant.

Si vous me croisez un jour, vous penserez, comme beaucoup, que rien de me touche, que je me sors de n'importe quelle situation avec une pirouette habile...

J'ai entendu dire il y a peu que quoi qu'on me dise, je ne perdais jamais la face et étais capable de contrer n'importe quel argument.

Qu'il faut mal me connaître pour penser cela.

C'est vrai que je confonds souvent les mots et les balles de ping-pong, mais ce n'est pas pour blesser, je réponds aux attaques, mais je mords rarement la première.

J'ai l'esprit chien, en fait : fidèle, parfois naïve mais loyale, du moins je crois.

Comme les chiens, j'encaisse sans broncher, la plupart du temps, puis ma nature reprend le dessus et je montre les crocs.

Je ne suis pas celle qu'on croit, je ne suis pas de marbre, mon coeur n'est pas de glace,

Je me mets simplement à l'abri, j'attends que le calme revienne...du moins celui de l’extérieur, parce qu'à l'intérieur, je cumule les nuages.

Je ne suis pas celle que l'on croit, ni de près, ni de loin, ne vous méprenez pas, passez juste un peu de temps avec moi, je vous ferai visiter ma réserve aux nuages, vous verrez, c'est joli, parfois, il arrive même qu'un petit nuage me pleuve sur les joues...

jeudi 27 juin 2013

Avis de tempête.

Il y a des jours où les mots ne viennent pas, non qu'on ne sache quoi écrire, mais simplement qu'on n'est pas encore prêt à déverser sur le clavier des choses qu'on a savamment enfoui, histoire de ne pas déclencher de tempête.

Les tempêtes, pour moi, n'ont pas forcément une connotation négative...

Elles sont nécessaires et nettoient le terrain, annoncent en général le rétablissement d'un temps plus clair, propice aux douces journées au calme.

Il paraît que les scientifiques sont désormais capables de "programmer la météo". Je ne suis pas sûre que ce soit vrai, mais j'aimerais parfois disposer d'un bouton rouge, comme celui de la bombe atomique (c'est comme ça que je me l'imagine) pour déclencher une bonne grosse averse, des coups de tonnerre et parsemer le tout de jolis éclairs.

Pourquoi?

Pour admirer le calme qui la suit, pour me réjouir à nouveau du gazouillis des oiseaux, pour respirer à pleins poumons un air plus pur, débarrassé de toute la pollution ambiante.

Et là, sous la pluie battante, je t'offrirai un petit coin de parapluie, en attendant le paradis...

mercredi 26 juin 2013

Un petit coin de verdure.


A Mr. D.









Je n'étais rien d'autre qu'un champs abandonné,
Je n'avais pour seule compagnie que la valse des saisons,
Après la pluie d'automne, la blancheur de l'hiver
Puis de nouveau l'été et son soleil de plomb,
Précédé parfois d'un printemps de misère
J'étais là à attendre, moi, la terre en jachère, que personne ne cultivait

J'avais cru naïve qu'un jour je sentirais naître sur ma peau 
Des sillons creusés avec patience par le Maître des lieux
Rien de tout cela : je fus laissée en pâture aux tempêtes et aux vents
Ma terre à peine effleurée, mes rêves en lambeaux
J'attendais tourmentée qu'on prenne possession de moi, qu'on daigne m'offrir mieux
Qu'une simple illusion de ce que je pourrais donner si on m'accordait du temps

Je laisse de côté ceux qui, promettant des récoltes miraculeuses,
S'en sont allés, persuadés de trouver ailleurs des terres noires et riches,
Pensant y récolter des fruits plus sucrés, me croyant peu généreuse
Il aurait pourtant suffit d'un peu d'attention à ces hectares en friche

Puis un jour tu vins, après avoir pris le temps de connaître ma nature,
Où d'autres avaient abandonné tu as su enfin me nourrir
D'engrais et de travail, sans repos as pris soin de ta nouvelle propriété
La tâche était loin d'être facile, mais de tes mains si sûres
Tu m'as redonné vie, ta patience paie enfin, à toi donc de cueillir
Les fruits de ton labeur, Maître d'oeuvre patient, je veux être ta fierté...



lundi 24 juin 2013

Vade Retro, Sales Rapaces!

Allez, vous et moi, on les connaît, vous savez, ils sont là, tapis dans l'ombre, guettant vos faits et gestes, sous des airs amicaux.

Ils sont en général mielleux à souhaits, très serviables, prendront de vos nouvelles, "s’inquiéteront" pour vous...

Au point qu'ils feront le vide autour de vous, insidieusement, comme une rivière qui creuse son sillon...

Vos proches tenteront de vous ouvrir les yeux parfois, mais vous les repousserez, plus ou moins gentiment, parce que vous pensez qu'ils ne connaissent pas encore assez vos nouveaux amis, ou parce que vous soupçonnerez de la jalousie.

Et puis un jour, il sera trop tard, les dégâts seront trop importants, mais vous ne vous en rendrez pas compte tout de suite, ou plutôt, vous n'identifierez pas tout de suite la vraie source de vos problèmes.

Vous avez été vampirisés.

Vous serez vidés, abattus, à bout de forces, en voudrez au monde entier, et surtout à vous même d'avoir été aussi naïfs...

Deux chemins s'offrent alors à vous.

Le plus simple est de continuer votre route, le menton haut, en placardant votre fierté à outrance, histoire de cacher vos bobos, mais ce chemin plein de raccourci risque fort de vous faire devenir comme vos bourreaux...

La route plus sinueuse, plus pittoresque aussi, consiste à retrouver votre plus grand trésor : un soupçon d'humilité, première brique de tous les ponts.

Que faire des rapaces, me direz-vous?

Laissez les donc mariner dans leur jus et s'entre-déchiqueter, vous valez mieux que ça.

Et puis, sachant que les vampires craignent la lumière, laisser donc briller votre bonheur une fois que vous l'aurez retrouvé, c'est une chose qu'ils fuient comme la peste, ça leur rappelle beaucoup trop bien combien leur vie est vide de sens...


dimanche 23 juin 2013

Laisse toi m'aimer...

Ce n'est jamais facile lorsqu'on a été blessé, trompé, de laisser son cœur s'ouvrir à nouveau.

Il est déjà difficile de voir quelqu'un s'intéresser à nous, de l'entendre nous dire qu'il/elle nous aime, mais lorsqu'on a entendu trop de mots vides de sens, où trouve t'on la force de faire confiance à nouveau?

Ouvrir son cœur à l'autre, c'est déjà une grande victoire, mais pour bâtir quelque chose de solide, encore faut-il que l'Amour soit réciproque.

On parle partout de l'amour à sens unique que l'on éprouve, mais rarement des sentiments que l'on reçoit et des difficultés que l'on a parfois à exprimer les siens.

Non qu'ils soient absents, on ressent parfois ce que les poètes appellent "les papillons dans l'estomac", mais est-ce juste passager, juste un manque dû à l'isolement dans lequel on se plonge en pensant être à l'abri, ou bien est-ce la naissance de quelque chose de plus profond?

Une fois que l'on pose une étiquette sur ce qui fait battre notre cœur plus vite, les choses ne deviennent pas plus facile : nous qui avions bâti une forteresse autour de notre palpitant, le voilà maintenant pris d'assaut et on a qu'une envie, baisser le pont-levis et laisser passer "l'ennemi".

Mais le plus dur reste encore à venir : faire à notre tour un pas vers l'Autre, oser aimer...

L'Amour est comme une médaille à mes yeux, l'addition parfaite de deux âmes complémentaires, sans l'une de ses faces, cette médaille ne vaut rien, elle ne peut exister.

Se laisser aimer, comme je le disais hier ne suffit donc pas, il faut aussi savoir se laisser aller à aimer, oser accepter les sentiments de l'autre, et savoir écouter les siens.

Laisse moi t'aimer...

Je me souviens de cette impression terrible, lorsque j'étais petite et que mon père m'emmenait à la fête foraine. La file d'attente devant le manège à sensation "dernier cri" (c'est le cas de le dire!) me prenait toujours à la gorge, les battements de mon cœur raisonnaient dans ma poitrine, j'étais là, le souffle court, à attendre mon tour, en ayant à la fois l'envie d'être dans le manège, et à la fois celle d'être à mille lieues de là, en sécurité...

Pourtant, pas une fois je n'ai reculé. Et j'ai eu raison.

L'inconscience de l'enfance, sans doute? Peut-être, mais pas seulement, surtout la certitude qu'au-delà de la peur qui allait me serrer les tripes, je manquerais quelque chose de formidable si je rebroussais chemin.

L'Amour est une énorme fête foraine.

Avec ses trains fantômes où tout n'est qu'illusion, ses couleurs acidulées et ses pommes d'amour trop sucrées qui vous collent des caries...

Mais l'amour, c'est aussi un grand huit, avec ses hauts, ses bas, l'ivresse de la découverte de soi lorsqu'on se laisse aller, lorsqu'on lâche prise, qu'on laisse l'autre tourner les pages de notre histoire, mettre à nu notre cœur pour mieux le vêtir de tendresse...

Laissez-vous aimer.

Difficile, certes, mais quel bonheur!

Bien sûr, parfois, on se fait une idée du manège qui n'est pas la bonne, on peut s'embarquer pour un tour qui vous laissera avec un mal au cœur difficile à faire passer, mais surtout, surtout, ne pas tourner les talons, tenir bon malgré tout, serrer les dents s'il le faut, mais oser...mot magique sans lequel rien n'est possible, la clé de tous les rêves.

Et puis un rêve qui se brise, c'est une leçon retenue, une richesse acquise pour toujours, alors osez, prenez place dans la grande roue, le grand frisson n'est jamais très loin...

vendredi 21 juin 2013

C'est l'histoire d'un mec...

Je me permets d'emprunter cette petite phrase à l'idole de ma jeunesse (comme je l'admire toujours autant, ça me permet de rester jeune) pour vous faire connaître une de ces professions indispensables et méconnues qui méritent d'être présentées au monde.

A l'heure où le chômage fait rage, il est temps d'alerter la population des chercheurs d'emplois de tous bords : les métiers d'avenir, ça existe encore, il y a de l'espoir!

Un jour où mes collègues et moi travaillions le nez collé à nos écrans, à servir une foule de clients divers et variés, nous avons vu débarquer au bureau (ou plutôt sur le "plateau", ça fait tout de même plus star dit comme ça) un petit attroupement.

Le leader, la tête pensante (un peu dégarnie, d'ailleurs, la tête, comme quoi c'est tout de même un métier qui use, faut pas croire), portait un costume sombre, presque autant que sa mine, et un grand carnet où de son air sérieux il prenait des notes.

Comme nous sommes bien élevés, nous avons salué nos visiteurs qui nous ont répondu à leur tour, sauf le chef, trop absorbé par sa tâche.

Nous nous demandions qui étaient ces inconnus lorsque tout d'un coup, nous eûmes droit à une démonstration rare que nous avons appréciée à sa juste valeur.

Dans un silence solennel, sous l’œil médusé et quelque peu admiratif de ses confrères, nous vîmes soudain notre inconnu en chef tendre un doigt, tel E.T. sorti de sa soucoupe et le frotter sur le rebord de la fenêtre, froncer un sourcil, puis se retourner, marcher en direction de la porte et refrotter son doigt, à peine remis d'avoir touché tant de poussière, sur le dessus de la porte avant de sortir, dans un silence de cathédrale.

Après un instant de stupeur qui laissa notre petite troupe interdite, l'idée me vint que chaque individu normalement constitué raconte en général sa journée de boulot lorsqu'il rentre chez lui le soir...

" Mais alors lui, quand il rentre chez-lui, il dit quoi à sa femme?" Demandais-je à mes collègues. " J'ai mis mon doigt sur des rebords de fenêtre et des portes" ?

En fait, le mec, il est "doigtiste". Si si, ça existe, on en a rencontré un!

Eh bien moi, quand je serai grande, je serai doigtiste aussi, je mettrai mes doigts partout, je prendrai des notes, et on me paiera pour ça! 

Et encore, le mec, il n'utilise même pas toutes ses facultés, c'est vrai quoi, il a dix doigts le mec, et il n'en utilise qu'un!

" Il n'y a pas de sot métier" qu'il disent? Ça se voit qu'ils n'ont jamais croisé de doigtiste!


jeudi 20 juin 2013

Elle est belle, ma ville, le jour!

J'ai une sorte de tendresse pour ma ville, oui, "ma" ville, même si je suis née dans une autre région, loin d'ici, et que j'ai beaucoup changé de décor par la suite.

Cette ville là, pas trop grande, à ma taille, elle m'a pris sous son aile à mon retour en France, pas rancunière ma France, d'ailleurs, même si j'ai du mal à la reconnaître parfois.

On dit de certains lieux qu'on les connaît "comme notre poche", je ne pense pas arriver un jour à m'habituer à ce petit coin, non que cela ne m'intéresse pas, mais je suis un peu comme un môme dans un magasin de bonbons, je m'attarde à chaque recoin, découvre avec appétit les maisons, vitrines, les habitants...

Tiens, parlons-en des habitants : il y a ceux que je côtoie dans le bus le matin, j'en ai déjà parlé, et puis il y a les "passagers occasionnels", ceux que je vois de temps en temps, au détour d'une rue, mais que mon oeil repère sans ciller.

Elle est là, la petite mamie, celle qui dévore ses madeleines le matin en regardant les passants, et le monsieur mystérieux qui a toujours des tonnes de choses à troquer dans son sac, où court-il donc comme ça chaque jour?

Il y a le fan de musique électronique, toujours prêt à faire écouter sa dernière trouvaille à ses copains de lycée, la fille qui fait toujours la tête et qui ne remarque même pas les coups d'oeil timide du petit blondinet qui passe devant elle tous les matins...

Voyeuse, moi? Non, gourmande, c'est tout, je croque ces images à belles dents, faute de pouvoir peindre ou dessiner au fusain ces images furtives, précieuses pépites que personne ne remarque dans la valse du quotidien.


mercredi 19 juin 2013

Souvenirs d'école...

Je me suis souvenue aujourd'hui d'une mésaventure qui m'est arrivée quand j'étais au collège, et comme rien qu'à y penser, j'ai ri comme une andouille, je me suis dit que ça serait dommage de garder ça pour moi toute seule.

Bien sûr, par égard pour ma pauvre camarade de classe qui fut au centre de cette aventure, je me permets de changer son prénom...on ne sait jamais!

Tout a commence par un beau matin de printemps (je vous ménage un peu en mettant une petite touche poétique, mais ça va se gâter) où je me rendais, comme d'habitude en cours. 

J'étais en cinquième à l'époque, et ce que j'appréciais surtout, c'était les cours de français et de langues, et ma foi, je crois pouvoir dire avec le recul que j'étais appréciée de mes professeurs (du moins de ceux dont les matières sont citées ci-dessus).

 "Une élève au dessus de tout soupçon" en somme, ce qui a son importance.

Juste avant d'aller en cours de français, j'avais un cours d'histoire-géographie avec une prof qui - comment dire - avait un LÉGER problème d'organisation...(je suis gentille, là). Le temps qu'elle nous donne les devoirs à faire, nous étions en retard et à la suite d'une course effrénée, nous arrivons enfin en classe.

Là ou ça se gâte, c'est que deux ou trois élèves - des "cas irrécupérables" - étaient encore plus en retard que nous, ils foncent donc comme des dingues pour ne pas se faire pincer par le prof, et bousculent tout le monde sur leur passage, moi y compris!

Le cours commence, et alors que le prof est en train de nous expliquer un truc au demeurant très intéressant, nous le voyons soudain devenir livide, puis tout rouge.

Il faut dire que c'était un prof plutôt cocasse qui était très expressif et dont le ton de la voix montait d'une octave dès qu'il s'énervait) et là, c'est le drame, le truc qui tue...

Il pointe soudain un index accusateur vers ma camarade de classe, enfin, pour être plus précis, vers le bas de sa chaise et s'écrie "mais enfin, Anne-Sophie, que vous-arrive-t'il?"

Au début, personne ne comprends, mais quand il ajoute "Il fallait me demander la permission, au lieu d'attendre et de vous lâcher comme ça" nous voyons la flaque sous la chaise de cette pauvre Anne-Sophie et nous comprenons soudain où il veut en venir.

Un silence de mort s'abat sur la classe, personne n'ose dire quoi que ce soit...enfin, quand je dis personne....

Je m'entends soudain rire, rire comme jamais, rire à tel point que j'ai cru en perdre le souffle, du coin de l’œil  je vois le prof, ce cher prof, ce pauvre prof, qui se tourne vers moi, horrifié: comment? 

Moi, l'orpailleuse (je vous rassure, j'ai un prénom dans la vie) je ris des malheurs de ma pauvre copine? 

C'en est trop pour lui, il me dit "mais enfin, ce n'est pas gentil de vous moquer de votre camarade"...mais moi je ris de plus belle en voyant qu'il ne comprend pas, et désespérée de ne pouvoir dire un mot, je me mets à pointer du doigt dans la direction de ma copine...

Et Anne-Sophie dans tout ça, me direz-vous? Eh bien la pauvre étant assez timide de nature, elle piqua son phare et balbutia un "Mais, Monsieur..." à peine audible, ce qui aggrava encore son cas.

Entre deux hoquets de rire, car je ne pouvais toujours pas parler, je finis par me lever de ma chaise (à la grande stupeur du prof et du reste de la classe) et à pointer toujours plus précisément le bas de la chaise...pour finalement aller chercher...une mini-bouteille d'eau minérale, cause de tous les malheurs d'Anne-Sophie.

L'explication était simple, en fait: J'avais à l'époque des problèmes rénaux ( d'ordinaire, je bois beaucoup, mais l'accès aux robinets de l'école était bloqué pour éviter que les élèves ne fument dans les toilettes entre les cours), sur ordre du médecin, je devais donc emmener une bouteille d'eau que je gardais dans mon sac en cours, bien sûr. 
Mais quand les retardataires m'avaient bousculée en rentrant en classe, ladite bouteille a fait - sans que personne ne s'en aperçoive- un vol plané pour aller éclater sous la chaise de ma copine.

Quand j'ai finalement réussi à expliquer ce qui s'était passé, le prof lui aussi a eu le fou rire mais a avoué qu'il était drôlement soulagé que ce ne soit pas "une autre fuite". 

Cet épisode nous a encore fait rire de nombreuses fois jusqu'à la fin de l'année...quelques fois même à l'initiative du prof qui demandait en début de cours si vraiment personne de voulait aller "au petit coin".


Ça fait partie de ces bon vieux souvenirs scolaires qu'on aime se remémorer.

Anne-Sophie si un jour tu me lis,j'espère que tu ne m'en voudras pas!

mardi 18 juin 2013

Je suis une grande fille maintenant, je gère!

J'ai dû perdre le mode d'emploi quelque part, parce que je ne comprends pas grand chose à ce que je vois autour de moi :

Les constructeurs automobiles font des prouesses pour élaborer des moteurs toujours plus performants, les compteurs affichent des trois-cent kilomètres, voire même plus, mais même sur l'autoroute, la vitesse maximale est bien plus basse...et tant mieux!

Les ordinateurs sont toujours plus puissants, les disques durs offrent plus de stockage, les connexions internet sont de plus en plus rapides...mais le téléchargement est interdit. Vade retro, Hadopi!

On vous gave de pub pour des produits plus ou moins comestibles, mais attention, on l'accompagne de messages vous disant de...ne pas manger.

"Fumer tue"...mais comme ça rapporte, on ferme les yeux et on continue à vendre.

Le jeu, l'alcool, c'est pareil, on vous encourage à consommer...en vous disant tout de même que c'est risqué et que ce n'est pas bien.

C'est un peu comme ces nanas qui dans la rue paradent en portant plus de maquillage que de vêtements et qui crient au viol si un type un peu lourdaud s'approche trop d'elles...

Ah tiens, puisqu'on parle de sexe, il est partout, mais attention, pas touche, c'est mal! (Je ne parle même pas du SIDA, foutu peste des temps modernes) .

Pour faire court, je ne comprends pas... 

Les gamins sont sensés être éduqués par leurs parents, et les adultes sont sensés être responsables de leurs actes, pour moi, cela s'arrête là.

J'ai plein de défauts, comme tout le monde sans doute, mais je ne vais pas emm...ouiser le voisin si j'ai mal à l'estomac d'avoir trop mangé : c'est ma faute, je le savais, bien fait pour ma pomme si j'ai fait un écart!

Je ne veux pas qu'on m'infantilise, qu'on me donne la leçon à chaque pas, qu'on me rappelle, comme à une sale gosse "fais pas ci, fais pas ça"!

Je suis une grande fille maintenant!

lundi 17 juin 2013

La dernière pièce du puzzle.

Toi aussi tu le ressens ce pincement indéfinissable au cœur  cette espèce de mal du pays alors que tu n'as envie d'aller nulle part?

A mon âge, on se fait forcément une raison, mais toi, bout de chou, toi qui n'a rien demandé mais qui doit chaque année faire une babiole, un collier de nouilles, une sculpture en terre glaise peinte à la gouache, un cendrier, une broderie, que sais-je?

Toi qu'on pousse sûrement, à coups de mots tendres, à faire "un cadeau pour maman", puis quelques semaines plus tard "un cadeau pour papa", pour faire comme tes petits camarades de classe, comme tu dois les détester ces deux jours là...

Et les anniversaires, les Noëls, les jours sans occasions aussi, le visage souriant qui t'attend à la sortie de l'école, combien de fois l'as-tu cherché vainement dans la foule?

Et quand tu es malade, que tu as peur la nuit? Qui appelles-tu de ta petite voix?

A qui les poses-tu tes questions d'enfant? 

Si seulement je pouvais te dire que ta vie ne sera pas toujours comme ça, qu'un jour, nos chemins se croiseront, qu'un jour, tu trouveras ta place, tu viendras compléter à la perfection l'image d'une belle famille, comme une pièce d'un puzzle sans qui rien n'est parfait, rien n'est achevé...

Si seulement je pouvais sécher tes larmes et tenir ta petite main pour te dire, bien au-delà des mots, qu'il faut oser rêver, que sans les rêves, rien ne se passe, rien ne bouge en ce monde.

Rêve de moi comme je rêve de toi, attends ton papa comme il t'attend, ça prendra le temps que ça prendra, mais on se retrouvera, oui, on se retrouvera, parce qu'un jour, j'ai lu qu'on ne rencontrait pas les gens qu'on aime, mais qu'on les reconnaissait.


Coup de froid...

La scène se passe il y a quelques années, à un moment où la garde des filles était encore alternée.

Un jour d'hiver, un jour de froid mordant, j'étais à la maison, c'était un vendredi après-midi, les filles devaient passer le weekend chez leur mère cette semaine là étant donné que c'était la fin de sa semaine de garde.

Il devait être à peu près dix-sept heures quarante lorsque la sonnette de la porte se fit entendre.

Au moment où j'ai ouvert la porte, j'ai perdu la parole pendant un instant : la plus grande des Pépettes, qui n'avait pas encore huit ans à l'époque était là, droite comme un piquet, les yeux rivés au sol, sa voix était à peine audible quand elle me dit qu'elle était venue chercher des baskets.

Je ne compris pas tout de suite ce qu'elle voulait, tant je fus choquée par le tableau devant moi : les filles avaient une mine triste, des vêtements qui n'étaient pas adaptés à la saison, les cheveux en bataille, à tout cela, nous étions "habitués", faute de l'accepter, me direz-vous, mais lorsque je compris pourquoi les yeux de la Minette ne quittaient pas le sol, mon coeur s'arrêta tout net!

Nous avions acheté en début de saison, des bottes fourrées aux filles, la grande était d'ailleurs toute fière avec ses bottes d'indienne, comme elle disait : des bottes en daim beige, avec des franges.

Ayant vu qu'elles n'avaient que de vieilles baskets lorsqu'elles étaient chez leur mère, nous les avions laissées mettre leurs bottes pour qu'elles aient chaud lorsque ce n'était pas notre semaine de garde.

Peine perdue : comme les pulls qui ne revenaient jamais (les filles portaient des tee-shirts en plein hiver), les bottes finirent au placard car elles ne plaisaient pas à leur mère!

Bah oui, normal, c'est pas grave que les filles aient froid, ça, c'est vraiment accessoire...

Du coup, nous avions récupéré (avec bien du mal) les fameuses bottes, et les filles étaient condamnées aux baskets lorsqu'elles n'étaient pas chez nous.

Et puis un jour, nous ne savons comment, les filles ont hérité de bottes déjà bien usées, mais bon...des bottes quoi!

C'est justement ces bottes que Minette fixait maintenant, sauf qu'elles étaient maintenant recollées avec du Scotch et sur l'une d'elles, le dessus avait carrément disparu, laissant apparaître les chaussettes de la Puce.

J'appris plus tard que c'était la maîtresse qui, ne sachant que faire devant une telle situation, avait rafistolé les bottes en les entourant de ruban adhésif, pour éviter que la petite se casse la figure.

Je vous laisse imaginer la honte que la pauvre Pépette a enduré en paradant dans cet état tout l'après-midi!

Après un moment de stupeur, j'ai fini par dire à la mère que plutôt que des baskets, c'était dommage de ne pas utiliser les bottes qui attendaient dans l'armoire...

Toute personne sensée aurait pris les bottes. "Sensée".

On oublie, le "sensée", je n'en croyais pas mes oreilles :

" Je ne veux pas de vos bottes, je suis sûre qu'elles prennent l'eau! "

Trop, c'est trop, je veux bien admettre que nos bottes ne lui plaisaient pas, tous les goûts sont dans la nature, mais devant autant de bêtise et de mauvaise foi, vous faîtes quoi, vous?

Je conclus en faisant remarquer qu'effectivement, contre l'étanchéité des bottes au Scotch, dur de rivaliser...

L'effet brouette, vous vous souvenez?  ( voir ici )


samedi 15 juin 2013

Au bord du chemin.

Tous les ans, des milliers de chiens ou chats se retrouvent abandonnés au bord des routes avant les départs en vacances... Ces petites bêtes qui ne demandaient pas mieux que de rester fidèles aux pieds de leurs maîtres se retrouvent soudain jetés, là, au plein milieu de nulle part avec pour seul crime à leur actif d'avoir accordé un peu trop vite leur confiance à quelqu'un qui ne la méritait pas. 

Ça commence gentiment, on trouve une petite bête, on la trouve mignonne, peut être, docile sûrement, on se dit que ça doit être bien agréable de pouvoir s'amuser avec une petite bestiole toute douce comme elle, alors on l'apprivoise... 
Jour après jour, on est là, on lui parle, pour qu'elle se familiarise avec la voix de celui qui va devenir son maître, pour qu'elle finisse par lui donner sa confiance, on s'approche doucement, on lui fait comprendre en gestes et en paroles qu'elle compte beaucoup et que si elle nous accorde sa confiance, on fera de son mieux pour la garder. 

Ces animaux sont parfois joueurs, parfois fugueurs aussi, et dans ce cas, on ne peut rien au fait qu'ils s'en aillent...mais il arrive aussi que l'on tombe sur un petit compagnon qui a déjà souffert et pour qui son nouveau maître sera tout. 
Ces derniers sont peut être un peu plus difficiles à apprivoiser, mais quand ils le sont, ils suivent leur maître et ne demandent au fond pas grand chose en retour....
Oui, mais voila, certains maîtres, bien qu'ayant des doutes sur leur capacités à prendre soin de ce genre de petit animal y parviendront à merveille, et d'autres, au contraire, une fois qu'ils auront eu leur joujou mesureront alors les inconvénients: avoir une petite bête, ce n'est pas seulement s'amuser avec elle quand on en a envie et pouvoir la remettre au placard ensuite...c'est aussi lui tenir la patte quand elle a mal quelque part, c'est s'occuper d'elle, ce n'est pas seulement aller se promener dans un joli parc les jours de soleil, mais c'est aussi être obligé de lui tenir compagnie dans une rue sombre un jour de pluie....

Et malheureusement, pour certains, toute l'affection et la docilité du plus dévoué des petits compagnons ne suffit pas à faire pencher la balance en sa faveur... 

Alors un jour, lors d'une promenade quotidienne, alors que la petite bête est pleine de confiance envers son maître, elle le suit et il l'attache après lui avoir passe une muselière, pour être bien sûr qu'elle ne puisse pas l'appeler et faire naître en lui des remords peut être...ou bien peut être est-ce simplement pour avoir la paix?
Puis il s'éloigne, sans se retourner, sans un mot, sans un au-revoir, juste parce qu'il a ce pouvoir, juste parce que la confiance qu'elle lui porte se trouve être la pire des armes quand on suit aveuglement celui qui va vous trahir l'instant d'après...
Et la voila, cette petite bestiole, elle si heureuse il y a si peu qui regarde maintenant son maître s'éloigner, abasourdie encore par ce qui vient de se passer...
Elle ne tirera même pas sur la corde qui la lie...pour quoi faire? 
Il ne veut plus d'elle...

Avant de prendre un petit animal, si tentant que ce soit, réfléchissez bien..ce n'est pas un jeu..ou du moins, si ça l'est pour vous, ça ne l'est pas pour lui...
Quant à vous qui hésitez parce que vous pensez être un mauvais maître doutant de votre patience ou de vos qualités de dresseur, dites vous que vous n'êtes certainement pas aussi mauvais que vous le pensez, parce que vous portez en vous une chose que ceux qui abandonnent leur compagnon à quatre pattes sur une aire d'autoroute n'ont pas, hélas...
Des scrupules...

vendredi 14 juin 2013

Ça va être ta fête!

Je te regarde du coin de l’œil, sur le canapé, près de moi, en train de plonger doucement dans ton sommeil, et je me demande combien de nuits je t'ai volé, petite, lorsque tu veillais sur moi...

On dit toujours qu'on ne choisit pas sa famille, mais qu'on choisit ses amis, pourtant, je sais que si j'avais la possibilité de tout recommencer, c'est toi que je choisirais.

Tu es à la fois mon amie, ma confidente, ma conseillère, mon premier public aussi, et même si souvent je "t'accuse" de manquer d'objectivité à mon égard, je sais que tu n'as pas peur de me dire ce que tu penses, même si tu sais que cela ne va pas me plaire.

Tu m'as beaucoup appris, tu m'apprends encore, et j'espère un jour transmettre tes trésors à mes enfants.

La vie n'a pas toujours été semée de roses pour toi, elle a été injuste et cruelle, et pourtant, tu n'es pas amère et continues à regarder l'avenir avec assez de douceur pour être mon modèle, mon inspiration au quotidien.

T'offrir un bouquet de fleur une fois par an à la fête des mères est trop commun pour toi, si extraordinaire, alors je préfère, après m'être tue trop longtemps, te dire à quel point tu comptes pour moi.

Quand j'aurai fini ce petit texte, je te dirai doucement "tu as vu?" en parlant de ton programme télé favori, et tu me répondras que non, "parce que tu as un peu mal aux yeux et que tu les as fermé un moment".... ça fait sans doute partie de ton "folklore", de ne "jamais t'endormir devant la télé".

Ça me fait rire, pas un rire méchant, mais un rire plein de tendresse quand je me dis que si tu ne veux pas avouer cette "petite faiblesse", c'est sans doute par souci de rester pour moi un modèle.

Tes faiblesses, je les connais, je les retrouve parfois dans mes gestes, et si parfois elles me titillent, sache qu'elles ne changent rien à ce que je ressens pour toi.

"Quand je serai grande" (oui, parce que pour une maman, on n'est jamais tout à fait autre chose que le bébé qu'elles ont vu naître), j'espère bien être une super-maman comme toi....

En ce jour banal pour d'autres et hors du commun pour moi, je te souhaite une bonne "non-fête des mères".

Tu es ma Maman sans relâche, sans vacances, sans jour férié, alors pourquoi devrais-je me contenter d'un petit jour tout simple pour te dire merci?

jeudi 13 juin 2013

Une plume au vent...

Mais pourquoi prend-on nécessairement les gens gentils pour des idiots, des imbéciles heureux?

La mode est à la vulgarité, à l'égoïsme, aux égos démesurés, au point que les actes de pure gentillesse, d'altruisme, sont soit perçus comme un signe de faiblesse, voire pire, on y lit des mauvaises intentions, trop soupçonneux que nous sommes, habitués aux calculateurs de tous bords...

Pourtant, la gentillesse, même à grandes doses et au quotidien, je vous assure que cela ne tue pas!

Je suis la preuve vivante qu'on peut côtoyer des personnes fondamentalement bonnes, dénuées de tout esprit calculateur, pour qui la gentillesse est tout simplement aussi naturelle que l'air qu'elles respirent.

Je sais, je sais, vous devez vous demander dans quel monde je vis, ou ce que je fume pour voir tout en rose, eh bien détrompez-vous, c'est en observant le monde dans son intégralité, avec tout ce qu'il comporte de grisaille, que j'ai appris à repérer ces pépites, si rares et si précieuses.

Méfiez-vous toutefois : tout ce qui brille n'est pas or, c'est on ne peut plus vrai. La vraie gentillesse est discrète, elle se fout des bravos et ne cherche pas de reconnaissance, elle est toute simple, timide, et si vous ne prenez pas garde, elle vous échappera comme une plume portée par le vent.

Et puis rien ne vous empêche d'essayer, vous verrez, la gentillesse appelle le bonheur...



vendredi 7 juin 2013

Petit message aux lecteurs.

Je n'ai plus d'accès à internet, rendez-vous avec un technicien pris, reste à croiser les doigts pour que ça marche... En attendant je pense à vous trés fort.

jeudi 6 juin 2013

Soyons tous des mongolfières!

J'aimais la chanson de Gainsbourg qui disait "Fuir le bonheur de peur qu'il se sauve". Ce n'est que bien plus tard pourtant que j'ai vraiment saisi de quoi il s'agissait.


Le monde est divisé en trois camps : ceux qui ont le bonheur à portée de main mais qui le fuient obstinément, de peur de le perdre, ceux qui poursuivent tout aussi obstinément un bonheur imaginaire en passant la plupart du temps à côté des chances que leur offre la vie, et enfin ceux, les moins nombreux peut-être, qui n'ont pas peur.

Ces rares téméraires qui risquent tout parce que quelque part, au fond de leur cœur  ils savent, ils sentent, que sans risque, on ne gagne rien, que sans investissement, il n'y a pas de gain, et qu'enfin il est plus facile de vivre avec les souvenirs des échecs de ce qu'on a tenté qu'avec les fantômes tenaces de ce qui aurait pu être si seulement on avait osé...

Pas facile tous les jours d'escalader la falaise, au risque de se fracasser sur les rochers, et puis, qui vous encourage lorsque vous mettez votre vie sans dessus dessous? (Remarquez au passage que cela permet également de faire le tri dans les soit-disant amis, ce qui n'est pas négligeable) .

Pourtant, si le bonheur a un prix, c'est bien celui-là, la vie m'a donné raison, même si la route est longue et sinueuse.

Rien n'est plus lourd que des illusions, des espoirs vains, c'est le lest qui vous retiendra au sol, si fermement que vous finirez par en étouffer...

Coupez la corde, même si vous vous blessez un peu au passage, au final, les cicatrices raconteront votre histoire, l'envol en vaut la peine.

mercredi 5 juin 2013

A la guerre comme à la guerre!

Je me souviens des récits de mon Pépé, résistant, échappé de camp de travail forcé allemand, qui m'expliquait que pendant l'occupation, les gens bien se serraient les coudes...

Elle débloque, me direz-vous en lisant ces mots, il est où, le rapport avec notre époque?

Eh bien il n'est pas si bête que ça mon raisonnement, certes, pas de guerre à l'horizon, pas de tranchées, pas de camps de travail forcé... "forcé", non, mais une espèce de résistance qui s'organise, en petits groupes soudés, de jour en jour.

Non non, ce n'est pas au fin fond de l'Afghanistan qu'il faut chercher, mais ici, dans l'hexagone, autour de vous...

Je fais partie du mouvement, je tiens le coup, avec des collègues d'exception, des gens bien, que vous croisez peut-être au coin de votre rue sans soupçonner à quel point ils sont humains, attentionnés, je les connais, moi qu'il faut apprivoiser, je me suis laissée faire, et j'ai bien de la chance de les connaître.

Ayez un coup dur, et vous comprendrez à quel point c'est important d'être bien entouré.

Les Temps Modernes, Chaplin les avaient déjà décrits, mieux que je ne pourrais le faire, l'époque a changé, ce ne sont plus des machines mais des compteurs qui vous font presser la cadence, au rythme des appels et des dossiers à traiter.

Alors comment tenir dans ces conditions? Où trouver la force de se lever le matin pour aller travailler?

Dans un mot ancien mais qui redevient à la mode, hélas - oui, je dis hélas, parce que ce mot là n'existe que lorsque les temps sont durs - la Solidarité...

mardi 4 juin 2013

Ce n'est qu'un au-revoir...

Aujourd'hui, il s'est passé une chose qui m'a blessée profondément.

J'ai perdu un ami.

En fait, il y a deux ans maintenant qu'il est parti voir pour un monde plus calme, mais je gardais précieusement ses petits mots laissés ça et là sur un réseau social.

Je n'ai que très peu de contacts, je l'ai déjà dit, je suis une orpailleuse, et quand il est parti, contrairement à d'autres qui ont supprimé sa page de leur liste, je l'ai gardée... 

On ne cesse pas d'être un ami simplement parce qu'on meurt, l'histoire ne s'arrête pas là.

Et aujourd'hui, voilà que l'on supprime son compte...d'un petit clic, une personne a gommé arbitrairement de jolis souvenirs, de jolies pages du livre qu'est ma vie.

Je suis restée là, sans mot, devant mon écran, assommée...je n'imaginais pas que cela aurait une telle portée, mais ce soir je suis bien triste.

Je fais partie de ceux que mon amie Maddy appelle " les gardeurs". Je n'oublie pas.

Certes, je peux sortir de votre vie pendant un temps, prendre des distances, volontairement ou pas, mais au moment où vous vous y attendrez le moins, je serai là. Fidèle.

J'ai gardé dans le répertoire de mon téléphone, en bonne place, le numéro de mon amie C. 

Une femme d'exception, partie trop tôt au détour d'un virage.

Son éclat de rire me manque toujours, et à chaque fois que je vois son prénom sur ma liste de contacts, il résonne dans un coin de ma tête...

Je ne m'habitue pas à l'absence des gens que j'aime, je fais avec tant bien que mal.

Et malgré mon amour des mots, il y en a un que je ne peux pas voir... "adieux"...

 Je lui préfère de loin son cousin "au-revoir".

lundi 3 juin 2013

Non mais allô, quoi!


J'ai déjà évoqué le côté coulisse de mon travail, j'ai effleuré son côté humain, aussi, mais il y a aussi des moments de franche rigolade dont je vais essayer de vous faire part régulièrement, c'est vrai, quoi, ce serait méchant de ma part de garder tout ça pour moi toute seule!

Voici donc, après les traditionnelles formules de politesse, quelques petites choses à déguster tranquillement, un peu comme une boîte de chocolats...on picore, on picore, et on se régale.

Une dernière chose : ce ne sont pas des cas exceptionnels, ce qui suit, nous le vivons au quotidien... Qui a dit que ça faisait peur?

- " Mon téléphone ne marche pas, c'est de la m..., je peux appeler personne!"
- " Avez-vous le mobile à disposition afin que nous puissions effectuer quelques tests?"
- " Bah oui, j'vous appelle avec!"

- " Je vous appelle, parce que ma fille a perdu son téléphone."
- " Je comprends. Souhaitez-vous que nous suspendions la ligne afin qu'aucune personne mal intentionnée ne puisse s'en servir au cas où quelqu'un le trouve? "
- " Non, vous ne comprenez pas, ma fille a perdu le téléphone à la maison, moi, je vous téléphone pour que vous le retrouviez par le GPS! "

- "Je vous appelle parce que mon téléphone ne marche plus, vous parlez d'une m... je l'ai depuis deux jours et il est déjà mort!"
- " Avez-vous le mobile à disposition? "
- " Oui, il est devant moi."
- " Avez-vous chargé le mobile correctement? "
- " Le charger? Parce qu'il faut le charger? "

- " Je vous appelle, parce que je veux recharger mon mobile, mais je ne sais pas comment faire. "
- " Il existe plusieurs modes de rechargement : les tickets, la carte bancaire, etc, ... "
- " Oui, je sais, hein, je veux recharger par carte bleue, mais je trouve pas la fente pour la mettre dans le mobile! "

- " Je vous appelle, parce que je trouve inadmissible qu'un opérateur comme vous ne cesse pas de m'envoyer des sms pornographiques! "
- " Je puis vous assurer, Madame, que nos services n'envoient pas de messages de ce type. Avez-vous laissé votre téléphone sans surveillance récemment, ou une personne tierce a t'elle eu l'occasion de s'en servir? "
- " Non, absolument pas, je suis la seule à utiliser mon mobile, je l'ai juste prêté à mon mari quelques jours pendant que le sien était en panne, mais lui ne ferait pas ça, ça vient forcément de vos services!

Allez, c'est tout pour aujourd'hui, il ne faut pas abuser des bonnes choses.... Mais on y reviendra, j'en ai en stock, ne vous inquiétez pas!

dimanche 2 juin 2013

Bonne à rien...

Ça ne vous arrive jamais, à vous, d'avoir ce sentiment que vous n'êtes bon(ne) à rien?

Cet espèce de vertige qui vous prend, qui vous serre les tripes et qui vous fait prendre conscience d'un seul coup que malgré toute votre bonne volonté, il y a des choses qui vous échappent.

J'écris chaque jour, pour vous, pour nous, mais parfois, je me retrouve sans voix, sans mots pour soulager, réconforter.

Comment trouver des mots pour une amie qui traverse une sale maladie, un ami qui a de la peine, des proches qui doivent faire des choix, parfois difficiles et qui changeront le cours de leur vie?

Et pour les au-revoir qu'on voit pointer à l'horizon, encore très loin, mais qu'on sait inéluctables...comment on fait?

Je n'ai pas de mode d'emploi, pas de notice d'utilisation, on se retrouve un jour sur terre avec toutes ces choses à gérer, une barque avec laquelle il faut naviguer, mais parfois, l'énergie pour ramer nous manque...

Se laisser porter par le courant? C'est une solution, mais dans ce cas on est sûr de finir dans le sillon qu'un bateau qui passe près de vous et le risque de couler se fait sentir.

Non, je préfère ramer, mais j'avoue qu'entre ma volonté de réparer le monde et les peines que je vois autour de moi, mon cœur est bien lourd en ce moment.

C'est dans ces moments là je crois, que ma vraie nature reprend le dessus, l'être humain est une merveilleuse machine qui m'étonne chaque jour...

Alors faute de soigner, de guérir, d'aider comme je le voudrais pour soulager tout simplement, je remets mon nez rouge et je repars pour un tour de piste, parce tant qu'à pleurer,  autant que ce soit de rire!

samedi 1 juin 2013

Un pas de géant de trente centimètres.

La dernière fois que j'étais allée chez le coiffeur, c'était pendant ma première grossesse.

J'étais heureuse, alors, de me débarrasser de mes cheveux longs que je trouvais encombrants.

La suite, je l'ai déjà racontée, mais je ne sais pour quelle raison, dans mon esprit un lien invisible s'est créé entre le fait d'aller chez le coiffeur et ce qui aurait dû être la plus belle période de ma vie.

Le temps a passé, mes cheveux ont poussé, mais rien à faire, impossible de franchir le pas, les excuses étaient multiples, pas le temps, fatiguée, trop de boulot, oubli de prendre un rendez-vous...

Et puis je ne sais pourquoi, la semaine dernière, j'ai eu un déclic : la seule façon d'y arriver, de faire enfin un petit pas en avant, c'était de me décider enfin à dissocier ma visite chez le coiffeur du souvenir de ma grossesse....

Alors puisque lundi, Mr D. est allé chercher le dossier d'adoption, j'ai poussé la porte du coiffeur...qui s'est assuré par trois fois que je voulais vraiment changer radicalement de tête avant de prendre ses ciseaux et de trancher net!

J'ai laissé sur le sol du salon de coiffure une bonne trentaine de centimètres de ma chevelure brune...et un énorme poids m'est tombé du coeur.

J'avais ressenti un peu la même chose lorsque nous avions déménagé un peu après ma deuxième fausse couche : un nouveau souffle, un pas dans la bonne direction, pas un grand pas, certes, mais avant de courir, on doit apprendre à marcher, alors c'est toujours ça de pris!

Le chemin est encore long, mais je me sens plus légère avec ce bagage en moins...